L'entreprise chinoise BYD, leader mondial dans la production de véhicules électriques, a récemment annoncé l'ouverture d'une usine en Hongrie. Cette installation stratégique devrait permettre à ses modèles électriques d’être éligibles au bonus écologique français, rendant ainsi les prix encore plus compétitifs sur le marché européen. Ce changement pourrait transformer la dynamique concurrentielle face aux grandes marques européennes. Cependant, Bruxelles surveille cette expansion avec attention, suspectant des pratiques commerciales déloyales.
La décision de BYD d'implanter une usine à Budapest représente un virage crucial dans sa stratégie européenne. En s'alignant sur les critères environnementaux stricts imposés par Paris, le constructeur se positionne pour bénéficier du soutien financier réservé aux véhicules fabriqués en Europe. Jusqu'à présent, les modèles BYD produits exclusivement en Chine ne remplissaient pas ces conditions.
Cette usine prévue pour 2025, qui créera 2 000 emplois et nécessitera un investissement de 248 millions d'euros, transformera non seulement l'éligibilité des voitures BYD au bonus écologique mais influencera également leurs tarifs. Grâce à ce nouveau statut, des véhicules comme le crossover Atto 2 ou la berline Dolphin pourraient voir leur prix diminuer grâce à une aide pouvant atteindre jusqu'à 4 000 euros pour les ménages modestes. Cette avancée pourrait redessiner le paysage automobile en Europe, où les consommateurs cherchent des options économiquement accessibles.
Bien que cette initiative semble prometteuse pour BYD, elle n’est pas sans susciter des inquiétudes. La Commission européenne enquête actuellement sur des subventions potentielles accordées par Pékin à BYD, qui pourraient fausser la concurrence dans l'Union européenne. Ces pratiques seraient perçues comme une menace pour les constructeurs locaux déjà sous pression.
Fondée en 1995, BYD est aujourd’hui le sixième constructeur automobile mondial, connu pour ses prix défiant toute concurrence. Sa croissance rapide, notamment grâce à ses ventes internationales représentant 10% de son chiffre d’affaires total, a attiré l'attention de Bruxelles. Si les accusations sont fondées, des sanctions financières ou restrictions de production pourraient être envisagées. Cette situation place BYD dans une position délicate, où il doit naviguer entre l’expansion européenne et les règles commerciales strictes de l’UE, tout en maintenant son avantage concurrentiel sur le marché global.