Le g\u00e9ant de l'automobile \u00e9lectrique, Tesla, se trouve confront\u00e9 \u00e0 de s\u00e9rieuses all\u00e9gations de la part des autorit\u00e9s fran\u00e7aises. La Direction g\u00e9n\u00e9rale de la concurrence, de la consommation et de la r\u00e9pression des fraudes (DGCCRF) a ouvert une enqu\u00eate approfondie sur les pratiques commerciales du constructeur, suite \u00e0 de multiples signalements de consommateurs. Au c\u0153ur des pr\u00e9occupations, des d\u00e9fauts dans les contrats de vente et, de mani\u00e8re plus critique, des all\u00e9gations de publicit\u00e9 mensong\u00e8re concernant ses syst\u00e8mes de conduite assist\u00e9e pr\u00e9sent\u00e9s comme \"enti\u00e8rement autonomes\". Cette situation pourrait entra\u00eener des sanctions financi\u00e8res significatives si l'entreprise ne se conforme pas aux r\u00e9glementations en vigueur.
\nAu d\u00e9but de l'\u00e9t\u00e9 2025, la DGCCRF a officiellement rendu publiques les conclusions de ses investigations men\u00e9es tout au long de l'ann\u00e9e 2023 et au printemps 2024. Les agents, alert\u00e9s par des retours de clients via la plateforme SignalConso, ont identifi\u00e9 plusieurs points de non-conformit\u00e9 dans les op\u00e9rations commerciales de Tesla en France. Parmi les irr\u00e9gularit\u00e9s constat\u00e9es, on note l'absence de mentions essentielles sur les contrats de vente, telles que les d\u00e9lais et lieux de livraison des v\u00e9hicules, ou encore les modalit\u00e9s de paiement \u00e0 cr\u00e9dit. Des paiements auraient \u00e9t\u00e9 exig\u00e9s avant la fin du d\u00e9lai l\u00e9gal de r\u00e9tractation, et des remboursements n'auraient pas \u00e9t\u00e9 effectu\u00e9s dans les d\u00e9lais. De plus, l'information pr\u00e9alable sur les modalit\u00e9s de livraison \u00e9tait souvent d\u00e9faillante.
\nLe point le plus sensible concerne cependant les all\u00e9gations de Tesla sur la \"capacit\u00e9 de conduite enti\u00e8rement autonome\" de ses v\u00e9hicules. Bien que Tesla vende une option de 7 500 euros pour son syst\u00e8me FSD (Full Self Driving), l'entreprise elle-m\u00eame pr\u00e9cise que le conducteur doit rester vigilant et pr\u00eat \u00e0 reprendre le contr\u00f4le. Cette dissonance entre le marketing et la r\u00e9alit\u00e9 technique, ainsi que les contraintes l\u00e9gales fran\u00e7aises qui exigent une pr\u00e9sence constante du conducteur, pose un probl\u00e8me majeur. La DGCCRF a enjoint \u00e0 Tesla de se conformer \u00e0 la r\u00e9glementation dans un d\u00e9lai de quatre mois. Pass\u00e9 ce d\u00e9lai, le constructeur s'expose \u00e0 une astreinte quotidienne de 50 000 euros, une somme cons\u00e9quente qui souligne la gravit\u00e9 de la situation.
\nCette affaire met en lumi\u00e8re l'\u00e9ternel d\u00e9bat entre l'innovation technologique et la r\u00e9glementation. Si Tesla repousse les limites de la conduite assist\u00e9e, il est imp\u00e9ratif que la communication avec les consommateurs soit parfaitement transparente et conforme aux lois en vigueur. La s\u00e9curit\u00e9 et la confiance des usagers sont en jeu, et cette d\u00e9cision de la DGCCRF envoie un signal fort aux entreprises : les promesses commerciales doivent refl\u00e9ter fid\u00e8lement les capacit\u00e9s r\u00e9elles des produits, surtout lorsqu'il s'agit de technologies complexes et potentiellement r\u00e9volutionnaires comme la conduite autonome.