Les discussions autour des politiques industrielles françaises se sont cristallisées lors d’une émission spéciale diffusée mardi 13 mai. Dans ce cadre, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et le président Emmanuel Macron ont exploré les implications économiques et sociales du secteur automobile. Le point central du débat portait sur la capacité de Renault et Stellantis à produire des voitures électriques abordables en France.
Ce questionnement révèle une préoccupation partagée par les travailleurs et les consommateurs. À un moment où les prix moyens des modèles électriques flirtent avec les 42 000 euros, la demande sociale s’exprime clairement. Les citoyens attendent des solutions concrètes pour rendre ces véhicules accessibles au plus grand nombre.
Dans cette confrontation verbale, Sophie Binet a critiqué vertement la fermeture de la ligne de production de la Renault Zoe à Flins. Selon elle, ce modèle aurait été transféré en Roumanie. Une affirmation qui suscite la controverse, car la réalité est que la Zoe a simplement disparu du catalogue Renault après deux décennies de succès. L'objectif stratégique du groupe français est désormais de promouvoir la nouvelle R5 électrique.
Cependant, il serait erroné de nier l’existence de délocalisations dans l’industrie automobile. Par exemple, la future Twingo électrique, dont la commercialisation est prévue pour 2026, sera fabriquée en Slovénie et intégrera des composants chinois. Ces choix stratégiques illustrent les contraintes économiques pesant sur les constructeurs automobiles.
En réponse aux critiques formulées par Sophie Binet, Emmanuel Macron a souligné la production en France de la Renault 5 électrique, assemblée à l’usine de Douai. Cette citadine représente un exemple emblématique de réussite industrielle française, même si son prix reste encore relativement élevé. Toutefois, une version plus abordable devrait être lancée prochainement, offrant ainsi une alternative intéressante pour les acheteurs.
Le président a également mis en avant les investissements dans les gigafactories de batteries implantées dans les Hauts-de-France. Malgré ces efforts, les difficultés demeurent. Yann Vincent, directeur de la gigafactory ACC à Douvrin, a récemment alerté sur les besoins urgents de soutien financier pour stabiliser ces infrastructures essentielles.
Au-delà du secteur automobile, Sophie Binet a élargi ses propos à d’autres secteurs industriels confrontés à des défis similaires. Elle a notamment mentionné les suppressions d’emplois envisagées par ArcelorMittal, la vente de laboratoires pharmaceutiques à des capitaux étrangers, ou encore la liquidation de l’entreprise chimique Vencorex. Face à ces menaces, elle a plaidé pour un moratoire sur les plans sociaux.
Emmanuel Macron a rejeté cette proposition, arguant qu’il fallait chercher des solutions à l’échelle européenne. La protection contre la concurrence internationale injuste constitue une priorité pour assurer la pérennité des industries françaises. Cela nécessite une coopération accrue entre les différents acteurs européens afin de renforcer leur compétitivité globale.