Dans un contexte marqué par les évolutions technologiques et économiques, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s'oppose aux stratégies des constructeurs automobiles français tels que Renault et Stellantis. Elle critique fermement leurs propositions visant à assouplir les normes européennes pour réduire les coûts de production des véhicules électriques. Selon elle, il serait possible de produire un véhicule électrique à 15 000 € en France sans délocaliser ni rogner sur les standards environnementaux et sociaux. Cependant, cette vision est contestée par les experts du secteur automobile, qui soulignent les contraintes techniques et réglementaires propres à l'Europe.
Les dirigeants des entreprises automobiles défendent l'idée qu'un cadre spécifique similaire à celui des kei cars japonaises pourrait permettre la fabrication de voitures électriques abordables en Europe. Toutefois, la représentante syndicale reste inflexible, estimant que l'ajustement des marges bénéficiaires suffirait pour atteindre cet objectif. Ce désaccord illustre une divergence profonde entre les aspirations politiques et sociales et les réalités industrielles et économiques.
Sophie Binet met en avant une perspective selon laquelle la production d’un véhicule électrique à petit budget serait réalisable dans l’Hexagone sans compromettre les conditions sociales ou écologiques. Cette position repose sur l’idée que les constructeurs automobiles pourraient revoir leur modèle économique afin de proposer des options accessibles tout en maintenant leurs activités en France. Pourtant, cette hypothèse est mise en doute par plusieurs acteurs du marché automobile.
La secrétaire générale de la CGT avance également l’argument selon lequel Renault et Stellantis seraient capables de concevoir un véhicule électrique comparable à ceux produits par Nissan au Japon. Néanmoins, cette comparaison semble simpliste lorsqu’on considère les spécificités légales et fiscales du marché nippon, ainsi que les différences structurelles entre les deux industries. En outre, les initiatives soutenues par la CGT, comme Gazelle Tech, semblent peu viables face aux exigences strictes imposées par les régulations européennes actuelles.
Les responsables de Renault et Stellantis insistent sur la nécessité d’adapter les règles européennes pour rendre compétitives les petites voitures électriques. Leur objectif est de combiner innovation technologique et durabilité tout en réduisant les prix pour répondre aux besoins des consommateurs. Cependant, cette approche heurte les convictions de Sophie Binet, qui préfère maintenir les normes existantes plutôt que de les réviser.
Cette opposition reflète une fracture plus large entre les priorités économiques et celles des mouvements sociaux. Les constructeurs automobiles argumentent que les coûts élevés associés aux productions conformes aux régulations actuelles empêchent la fabrication de véhicules électriques accessibles en France. Ils proposent donc un système inspiré des pratiques japonaises, où des catégories intermédiaires permettent d’équilibrer qualité, prix et respect de l’environnement. Malgré cela, Sophie Binet persiste à affirmer que la baisse des marges financières constituerait une solution viable, ignorant ainsi les complexités inhérentes à l’industrie automobile moderne.