Dans une récente interview publiée dans le journal Le Figaro, les dirigeants de Stellantis et Renault, John Elkann et Luca de Meo, ont partagé leurs préoccupations concernant l'état actuel de l'industrie automobile européenne. Ils soulignent que cette industrie est confrontée à un défi majeur : la hausse continue des prix des véhicules qui rend ces derniers inaccessibles pour une grande partie de la population européenne. Selon eux, ce problème est principalement causé par des normes européennes excessivement strictes, qui augmentent la complexité et donc le coût de fabrication des voitures.
Les deux patrons mettent en avant un changement radical nécessaire dans la manière dont les réglementations automobiles sont conçues. L'interview commence avec un tableau sombre du marché automobile européen, qui reste le seul au monde à ne pas avoir retrouvé son niveau de vente d'avant la pandémie de Covid-19. Avec seulement 15 millions d'immatriculations l'an dernier contre 18 millions en 2019, Luca de Meo avertit qu'à ce rythme, le marché pourrait être divisé par deux en l'espace d'une décennie. Cependant, ils proposent une solution créative pour résoudre ce marasme : la création de voitures plus abordables grâce à des normes allégées.
Le coût des voitures neuves a explosé depuis le début des années 2010, notamment à cause des normes européennes. Ces règles imposent aux constructeurs de rendre leurs voitures de plus en plus complexes et lourdes, ce qui augmente leur prix final. Luca de Meo attribue jusqu'à 92,5 % de l'augmentation des prix des voitures entre 2015 et 2030 à ces normes. Par conséquent, il devient difficile pour les citoyens européens de se procurer une voiture neuve sans dépenser des sommes considérables.
Ils suggèrent également une approche différente pour répondre aux besoins spécifiques des marchés européens, en particulier ceux du sud de l'Europe. Les petites voitures économiques, mesurant moins de quatre mètres, représentaient autrefois 50 % des ventes dans les années 80 mais n'en comptabilisent désormais que 5 %. Cette tendance doit changer selon eux, et cela nécessite une régulation adaptée pour permettre le retour de ces véhicules accessibles financièrement.
Même si leurs arguments semblent convaincants, certains observateurs critiquent leur retard à réagir à cette situation. Pourquoi n'ont-ils pas anticipé ce besoin plus tôt ? Il semble que maintenant, face à une crise imminente, ils cherchent activement des solutions pour sauver l'industrie automobile européenne. Enfin, ils alertent sur les conséquences potentielles si les ventes automobiles ne se redressent pas d'ici trois ans : des licenciements massifs et peut-être même la fermeture d'usines pourraient survenir.
En conclusion, John Elkann et Luca de Meo plaident pour une transformation profonde de l'industrie automobile européenne. Ils appellent à une révision des normes existantes afin de rendre les voitures plus abordables tout en garantissant leur sécurité. Ce changement serait bénéfique non seulement pour les constructeurs automobiles, mais aussi pour les consommateurs européens qui ont besoin d'un moyen de transport fiable et accessible. Leur proposition pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère pour l'industrie automobile en Europe.