Dans un contexte marqué par des tensions commerciales croissantes, une annonce récente du président américain pourrait bouleverser le secteur automobile mondial. Selon Flavien Neuvy, expert en économie de l’automobile, les entreprises françaises ne seront pas immédiatement affectées par cette décision. En effet, la production automobile française reste principalement axée sur le marché local et présente peu d’exportations vers les États-Unis. À titre d'exemple, l’économiste rappelle que seulement 1,3 million de véhicules ont été fabriqués en France en 2024, un chiffre historiquement bas depuis plusieurs décennies.
Cependant, certains géants français pourraient subir des impacts notables. Stellantis, une entreprise majeure dans le domaine automobile, risque d’être touchée en raison de ses activités au Mexique et de sa forte présence sur le sol américain via ses marques emblématiques comme Jeep et Chrysler. Cette situation met en lumière la complexité des chaînes d’approvisionnement internationales. Par ailleurs, bien que l’Europe soit un partenaire commercial important pour les États-Unis, avec près de 700 000 voitures exportées annuellement, ce sont surtout les constructeurs allemands qui devraient ressentir les effets de ces nouvelles taxes.
Au-delà des frontières européennes, cette mesure pourrait également avoir des répercussions sur l'économie américaine elle-même. Les composants automobiles importés, soumis désormais à ces droits de douane supplémentaires, augmenteront inévitablement les coûts de fabrication pour les constructeurs locaux. Cela entraînera probablement une hausse des prix pour les consommateurs américains, ce qui pourrait nuire à la compétitivité des entreprises nationales et affecter négativement l’emploi. Ainsi, cette politique protectionniste soulève des questions importantes sur son efficacité réelle et son impact global, tout en montrant qu’une coopération internationale plus étroite pourrait être bénéfique pour tous les acteurs concernés.