L’industrie automobile explore de nouvelles stratégies pour monétiser l’expérience utilisateur, mais certaines pratiques soulèvent des interrogations. En Chine, un constructeur automobile a intégré des publicités directement sur l’écran central des voitures, provoquant un tollé parmi les utilisateurs. Ce phénomène n’est pas isolé et d’autres marques mondiales semblent également s’intéresser à cette approche.
Le 27 mai dernier, près de 500 000 propriétaires de véhicules Deepal ont découvert une publicité automatique lors du démarrage de leur voiture. Cette promotion inattendue pour un autre modèle de la marque a été perçue comme une violation de l’espace personnel du conducteur. Les réactions négatives ont rapidement émergé sur les réseaux sociaux chinois.
Les automobilistes se sont sentis pris au piège par une technologie censée améliorer leur expérience. Contrairement aux applications mobiles où les publicités peuvent être évitées ou désactivées, ici, le système embarqué forçait l’exposition sans consentement explicite. Cette situation a alimenté des discussions passionnées autour des notions de respect et de limite dans l’utilisation des technologies connectées dans les véhicules. Le PDG de Deepal a reconnu l’erreur et promis de ne plus procéder ainsi sans autorisation préalable.
Ce cas spécifique illustre une tendance plus large dans l’industrie automobile : la tentation de transformer les interfaces numériques des voitures en espaces publicitaires rentables. Stellantis, par exemple, avait déjà expérimenté ce type de pratique avec Jeep aux États-Unis, bien que sous couvert d’un problème technique.
À mesure que les voitures deviennent de plus en plus connectées, certains fabricants envisagent de capitaliser sur cet accès privilégié aux utilisateurs. Cependant, cette approche pourrait nuire à la relation de confiance entre les conducteurs et leurs véhicules. La conduite nécessite concentration et sécurité, des aspects qui pourraient être compromis par des interruptions publicitaires intempestives. Malgré ces promesses de correction, on peut se demander combien d’autres entreprises suivront cette voie controversée et si cette innovation restera un épisode isolé ou marquera le début d’une nouvelle ère dans l’automobile connectée.