Dans un contexte où les ventes de véhicules électriques peinent à s'accroître, Stellantis mise sur les hybrides pour maintenir ses performances commerciales. Cependant, la production de ces modèles est freinée par des problèmes d'approvisionnement en pièces spécifiques et en pneus adaptés. En mars 2025, le constructeur a réduit sa production de 20 000 véhicules par rapport à l'année précédente. Ces difficultés surviennent alors que l'Union européenne renforce ses exigences en matière d'émissions de CO2.

La stratégie de Stellantis, qui met l'accent sur les motorisations hybrides, subit des tensions dues à une chaîne d'approvisionnement instable. Les fournisseurs peinent à répondre aux nouveaux besoins du groupe, entraînant un risque financier important avec une amende potentielle de 1,7 milliard d'euros annuels si les objectifs environnementaux ne sont pas atteints.

Une Stratégie Hybride Sous Contrainte

Face à une demande électrique plus faible qu’anticipé, Stellantis a redéfini sa stratégie autour des voitures hybrides. Cette approche vise à combiner les avantages de l’électrique tout en restant accessible pour un large public. Malgré cette orientation stratégique, les contraintes techniques liées à la fabrication des boîtes de vitesses électrifiées freinent considérablement la cadence de production.

En intégrant des motorisations comme Hybrid 100 et Hybrid 136 équipées de la technologie e-DSC6, Stellantis espère répondre aux attentes réglementaires européennes. Cependant, depuis octobre 2024, des signes avant-coureurs indiquaient déjà des problèmes dans la chaîne d'approvisionnement. L'usine de Termoli a été assignée à produire ces transmissions électrifiées, mais cela n'a pas suffi à résoudre les goulets d'étranglement. Jean-Philippe Imparato, responsable européen du groupe, reconnaît que ces défis proviennent principalement d’un manque de pièces critiques et de pneumatiques spécialement conçus pour les véhicules hybrides.

Des Défis Logistiques Critiques

Les perturbations dans la chaîne d'approvisionnement touchent particulièrement les petites et moyennes entreprises fournissant des composants essentiels à Stellantis. Ce changement soudain de direction vers les hybrides a pris de court certains partenaires industriels, incapables d’ajuster rapidement leurs processus de fabrication. Résultat : une baisse significative de la production en mars 2025 comparée à l'année précédente.

Cette situation complexe survient après le départ de Carlos Tavares et une révision de la stratégie initiale centrée sur l’électrique pur. Selon Jean-Philippe Imparato, les fournisseurs ont du mal à suivre ce revirement stratégique, compromettant ainsi la capacité du groupe à respecter les normes environnementales imposées par Bruxelles. Si ces problèmes persistent, Stellantis pourrait se retrouver confronté à des sanctions financières majeures, menaçant même la viabilité de son modèle économique à long terme. Pour éviter une telle issue, le groupe doit non seulement résoudre les blocages logistiques actuels mais aussi anticiper les évolutions futures du marché automobile.