En mai 2025, les immatriculations de voitures neuves ont chuté de manière significative par rapport à l'année précédente. Avec une diminution de 12,3 % des ventes sur un an et seulement 123 918 véhicules particuliers immatriculés, le secteur fait face à une période difficile. Cette baisse s'inscrit dans une tendance plus large puisque le marché des voitures neuves accuse un recul de 8 % depuis le début de l’année. De plus, certains constructeurs étrangers subissent des pertes importantes, comme Tesla qui a vu ses ventes s'effondrer de près de 70 %.
Les raisons de cette situation sont multiples. D'une part, les incertitudes économiques liées à la guerre commerciale menée par les États-Unis ainsi qu'à la faible confiance des ménages français freinent les achats. D'autre part, les changements dans les politiques publiques incitent certains consommateurs à reporter leurs décisions d'achat en attendant des offres plus avantageuses, notamment avec l’arrivée prochaine du leasing électrique.
Malgré un contexte morose, certains acteurs du marché automobile conservent leur position dominante. Renault et Stellantis restent les préférés des Français, affichant respectivement 34 500 et 34 441 ventes au mois de mai. Le groupe Volkswagen complète ce podium avec 19 731 immatriculations. Cependant, ces chiffres ne masquent pas la chute spectaculaire de certaines marques internationales.
En effet, le cas de Tesla illustre parfaitement les difficultés rencontrées par certains constructeurs étrangers. Avec seulement 721 nouvelles immatriculations contre 2 197 un an plus tôt, la marque américaine a perdu près de 70 % de ses parts de marché. Cette baisse drastique peut être attribuée à plusieurs facteurs, notamment une concurrence accrue dans le segment des véhicules électriques et des ajustements stratégiques chez le fabricant lui-même. Bien que Tesla reste une référence mondiale dans le domaine des voitures électriques, son succès en France semble désormais moins assuré face aux leaders locaux.
Les experts s'accordent à dire que la reprise du marché automobile ne sera pas immédiate. Selon Marie-Laure Nivot, spécialiste de l'analyse des marchés automobiles, presque tous les indicateurs pointent vers une stagnation ou une baisse continue dans les prochains mois. Les commandes de voitures particulières neuves ont déjà diminué de 14 % entre janvier et avril 2025 comparativement à la même période l'année précédente.
Cette prudence des consommateurs découle principalement de deux éléments clés : d’une part, l’incertitude économique générée par la guerre commerciale initiée par les États-Unis, qui affecte directement les prix et la disponibilité des matières premières ; d’autre part, la faiblesse de la confiance des ménages en mai dernier. En outre, beaucoup d’acheteurs potentiels choisissent d’attendre avant de se lancer dans un achat coûteux, anticipant des opportunités futures telles que le développement du leasing électrique prévu pour septembre. Ces tendances combinées font craindre une prolongation de la dépression du marché automobile français.