La Chine, qui s'est hissée au rang de premier marché automobile mondial avec plus de 30 millions de voitures neuves vendues chaque année, est un terrain crucial pour les marques européennes et internationales. Depuis la fin du siècle dernier, ces entreprises ont profité de cette expansion économique, adaptant même leurs produits aux préférences locales. Cependant, une tendance récente inquiète : la baisse significative des ventes de véhicules de luxe étrangers. En 2024, BYD a pris la tête du marché chinois avec plus de 3,5 millions de véhicules vendus, tandis que les constructeurs étrangers comme Volkswagen et BMW ont vu leurs parts diminuer. Cette évolution affecte fortement les finances des marques européennes, notamment Porsche, dont les ventes ont chuté de 42% au premier trimestre 2025.
Au cours des dernières décennies, l'industrie automobile européenne a prospéré grâce à l'appétit croissant des consommateurs chinois pour les voitures de luxe. Des marques prestigieuses telles que BMW, Mercedes-Benz et Porsche ont adapté leur offre pour répondre aux attentes spécifiques du marché local. Cependant, une transformation majeure se dessine aujourd'hui. Les fabricants automobiles chinois, comme BYD, GAC et SAIC, ont considérablement amélioré la qualité de leurs produits, rivalisant avec les modèles étrangers sur plusieurs critères, y compris les technologies électriques soutenues par des politiques fiscales favorables. En 2024, BYD a surpassé ses concurrents étrangers avec une augmentation de 37% de ses ventes, tandis que Volkswagen et d'autres ont connu des baisses notables.
Cette transition n'est pas uniquement due à une montée en puissance des marques locales. L'économie chinoise traverse également une période difficile, marquée par une crise immobilière et une croissance ralentie. Ce contexte pousse les consommateurs fortunés à réduire leurs dépenses en produits de luxe, incluant les voitures haut de gamme. Par exemple, Ferrari et Aston Martin ont subi une baisse importante de leurs livraisons en Chine au début de 2025. Certains experts attribuent ce phénomène à une forme d'austérité économique adoptée par les riches acheteurs chinois, qui hésitent désormais avant d'investir dans des marques internationales.
En réponse à cette situation, les constructeurs européens comme Volkswagen et Audi cherchent à renforcer leur présence en collaborant étroitement avec des partenaires locaux pour concevoir des véhicules exclusivement destinés au marché chinois. Ces initiatives visent à mieux comprendre les besoins des clients et à offrir des solutions adaptées. Toutefois, pour les marques de prestige comme Lamborghini, McLaren ou Rolls-Royce, la tâche pourrait être plus ardue. Leur dépendance envers le marché chinois pourrait entraîner des résultats financiers moins optimistes en 2025, exacerbés par les tensions commerciales mondiales.
Face à cette conjoncture complexe, les acteurs de l'industrie automobile doivent repenser leurs stratégies pour rester compétitifs dans un marché en pleine mutation. Alors que les marques locales gagnent en popularité et en qualité, les entreprises étrangères devront innover pour maintenir leur position face à des défis économiques grandissants.