Les véhicules français, autrefois très prisés sur le marché automobile, rencontrent désormais des difficultés dans leur revente. Cette situation est principalement due à une série de problèmes liés au moteur 1.2 PureTech, un bloc trois cylindres turbocompressé présent dans plusieurs modèles populaires tels que les Peugeot 208 et 308, ainsi que les Citroën C3 et DS3. Ces soucis ont entraîné une perte importante de valeur pour ces voitures d'occasion, forçant leurs propriétaires à accepter des réductions significatives lors de leur revente. Malgré diverses mesures prises par Stellantis, telles qu'une extension de garantie et un nouveau plan d’entretien, la confiance reste fragile chez les acheteurs potentiels.

Le début des années 2010 avait vu l'introduction massive du moteur 1.2 PureTech sur plusieurs modèles phares du groupe Stellantis. Ce moteur, disponible en versions 110 et 130 chevaux, s'est rapidement imposé grâce à sa promesse d'allier performance et économie de carburant. Toutefois, des défauts de conception ont rapidement émergé, notamment concernant la courroie de distribution qui s'use prématurément en contact avec l'huile moteur. Cette faiblesse a conduit à des casse moteurs fréquentes, augmentant considérablement les coûts d'entretien pour les propriétaires. Face à cette crise de confiance, Stellantis a tenté de rassurer ses clients en lançant plusieurs initiatives, incluant des rappels, une extension de garantie jusqu'à 175 000 kilomètres, ainsi qu'un système d'indemnisation en ligne.

Malgré ces efforts, les professionnels de la revente demeurent prudents. Yoni Dayan, directeur de Simplicicar, a confirmé que son entreprise n'accepte plus les véhicules équipés de ce moteur, sauf s'ils sont encore sous garantie. D'autres revendeurs indépendants adoptent une stratégie similaire, proposant ces modèles à des prix extrêmement bas afin de compenser les risques potentiels liés aux frais de remplacement moteur. Ce contexte a conduit à une décote notable sur le marché de l'occasion. Par exemple, une Peugeot 208 de 2015 accuse une décote de 61 % par rapport à son prix initial, contre seulement 48 % pour une Volkswagen Polo équivalente.

Dans cet environnement difficile, certains acheteurs opportunistes peuvent profiter de ces baisses de prix pour réaliser d'excellentes affaires. Toutefois, pour les propriétaires actuels, la situation reste préoccupante, avec des pertes pouvant atteindre 65 % de la valeur initiale chez certaines marques comme Peugeot ou Citroën. En réponse à cette dépréciation rapide, Stellantis a mis en place une garantie étendue de huit ans ou 160 000 kilomètres, ainsi que des primes à la reprise visant à relancer les ventes de véhicules neufs. De plus, le nom "PureTech", devenu synonyme de problèmes mécaniques, a été progressivement abandonné des catalogues officiels au profit d'une indication plus neutre basée uniquement sur la puissance et les technologies hybrides associées.

Face à ces défis, le groupe Stellantis doit continuer à adapter ses stratégies pour restaurer la confiance des consommateurs tout en préservant l'attrait de ses nouveaux modèles. L'avenir montrera si ces efforts porteront leurs fruits sur un marché de l'occasion de plus en plus exigeant en matière de fiabilité et de transparence.