Le mois de mai a révélé une baisse marquée des ventes de véhicules neufs en France, ravivant les craintes d'une crise durable dans le secteur automobile. Ce recul survient après plusieurs mois de reprise modérée et souligne l'état précaire du marché actuel. Avec une diminution de 12 % par rapport à l'an dernier, ce chiffre inquiétant affecte tous les constructeurs, y compris ceux spécialisés dans les véhicules électriques et hybrides. Les données montrent également que malgré une progression des hybrides, les ventes de voitures électriques stagnent, tandis que le marché de l'occasion reste stable sans perspective claire de reprise. Cette situation reflète un climat économique défavorable et une confiance des consommateurs en berne.
En mai 2025, les statistiques publiées par la Plateforme Automobile (PFA) ont mis en lumière une nouvelle dégringolade du marché des véhicules neufs en France. Seuls 123 919 véhicules ont été immatriculés, représentant une chute de plus de 12 % comparativement au même mois l'an précédent. Selon Nicolas Le Bigot, directeur général intérimaire de la PFA, cette tendance négative s'est accentuée tout au long de l'année. Sur les cinq premiers mois de l'année, le secteur accuse un recul global de 8 %. Si l'on compare avec la période antérieure à la pandémie, la baisse atteint près de 30 %.
Cette contraction frappe l'ensemble des fabricants automobiles sans exception. Stellantis subit une diminution de ses immatriculations de 10,1 %, notamment due aux performances décevantes de Fiat et Opel. De son côté, Renault résiste relativement bien avec une baisse contenue à -7 %. En revanche, Toyota connaît une chute drastique de 25 %. Volkswagen, troisième acteur majeur du marché, affiche un repli important de près de 12 %. Mais c'est Tesla qui paie le prix fort avec une effondrement de ses ventes de 67 % en mai. Ces résultats témoignent d'un contexte extrêmement difficile pour le secteur.
Malgré cet environnement morose, certains constructeurs tentent de se redresser grâce à de nouveaux modèles électriques, comme la R5 de Renault ou l'ë-C3 de Citroën. Cependant, ces efforts restent insuffisants pour inverser la tendance générale. Dans ce cadre, la transition vers les motorisations alternatives est incontournable. Bien que la part des voitures électriques fluctue autour de 18 % sur cinq mois, elle stagne globalement avec près de 10 000 unités en moins par rapport à l'an dernier. À l'inverse, les hybrides gagnent du terrain, passant de 30 % à 45 % entre 2024 et 2025.
Dans le segment de l'occasion, le tableau n'est guère plus encourageant. AAA Data indique un faible rebond de +0,3 % en mai, mais aucune amélioration significative n'est attendue dans les prochains mois. Certains experts attirent l'attention sur les répercussions potentielles de la suppression des zones à faible émission (ZFE), récemment votée à l'Assemblée nationale. Au cœur de ce contexte défavorable, la détérioration économique et la faible confiance des ménages pèsent lourdement sur le secteur automobile français, déjà fragilisé par les tensions commerciales internationales.
La situation actuelle illustre une crise structurelle qui touche profondément le marché automobile en France. L'évolution des technologies motorisées et les politiques économiques jouent un rôle crucial dans cette transformation. Pourtant, sans un changement radical des conditions économiques et des habitudes de consommation, le secteur pourrait continuer de naviguer dans des eaux troubles pendant encore plusieurs mois.