Une enquête approfondie, initiée par l'association '40 millions d'automobilistes', met en lumière le péril sous-estimé de la somnolence au volant. Cette étude, réalisée sur simulateur, a démontré comment la vigilance des conducteurs peut se dégrader considérablement sur de longs trajets, exposant les automobilistes à des risques accrus d'accidents. Les résultats obtenus sont un appel pressant à une prise de conscience collective et individuelle sur l'importance cruciale de la vigilance et du repos lors de la conduite.
L'expérimentation, d'une durée de six heures, a été conçue pour reproduire les conditions réelles d'un départ en vacances, incluant deux heures de conduite nocturne et un trafic dense. Trois volontaires ont participé à cette simulation, équipés d'un système de suivi oculaire (eye-tracking) pour enregistrer précisément leurs mouvements oculaires et leur niveau d'attention. Malgré des pauses planifiées toutes les deux heures, les observations ont été frappantes.
Les données collectées ont révélé qu'une participante, en particulier, a cumulé plus d'une heure sans réellement fixer la route, dont dix-huit minutes avec les yeux complètement fermés. Cette perte de concentration s'est accompagnée d'une détérioration générale des indicateurs de conduite, tels que des trajectoires erratiques, un allongement du temps de clignement des yeux, une augmentation des distances de sécurité et une diminution des contrôles rétroviseurs. Ces altérations comportementales accroissent de manière significative le danger d'accident.
La fatigue et la somnolence sont des facteurs contributifs majeurs dans environ 8 % des accidents mortels, et représentent la cause principale sur les autoroutes. Il est vital de reconnaître les signaux précurseurs de la fatigue : yeux qui piquent, bâillements incessants, lourdeur de la tête, raideur de la nuque, douleurs dorsales, et un regard fixe. Dès l'apparition de ces symptômes, il est impératif de s'arrêter sans délai, car le risque d'accident dans la demi-heure qui suit est multiplié par trois ou quatre. Une sieste de quinze minutes peut suffire à rétablir un niveau de vigilance adéquat.
Certaines aires de service autoroutières, notamment celles du réseau Vinci, offrent des \"espaces sieste\" spécialement aménagés, équipés de coussins géants ou de kits de repos (masques et bouchons d'oreille), soulignant une initiative louable pour encourager les conducteurs à se reposer et ainsi prévenir les drames routiers liés à l'épuisement.
En somme, cette étude souligne avec force que la somnolence au volant est un problème grave et fréquent, exigeant une attention particulière de la part de tous les usagers de la route. La prévention passe par la reconnaissance des signes avant-coureurs et l'adoption de comportements responsables, tels que des pauses régulières et suffisantes. La sécurité de tous dépend de la vigilance de chacun sur nos routes.