Voitures
Excès de Vitesse en Suisse : Une Amende Colossale pour un Millionnaire
2025-08-14

Cet article retrace un événement singulier survenu en Suisse, où un automobiliste fortuné a été contraint de payer une amende exceptionnellement élevée pour un délit de vitesse mineur. L'affaire met en évidence le système judiciaire suisse qui module les sanctions financières en fonction de la situation économique du coupable, une pratique peu commune ailleurs. Cet incident, bien que survenu l'année dernière, a fait les gros titres suite à la récente décision de justice, suscitant de nombreuses interrogations sur l'équité des peines et l'efficacité de cette approche dissuasive.

Détails d'une Sanction Hors Norme en Pays Helvète

Dans l'écrin urbain de Lausanne, en août 2024, un incident a marqué les annales judiciaires. Un riche résident français, établi depuis près de deux décennies sur le territoire helvétique, a été flashé alors qu'il circulait à 77 km/h dans une zone limitée à 50 km/h, soit un dépassement de 27 km/h. Une infraction qui, dans de nombreux pays, aurait abouti à une simple contravention. Cependant, la Suisse, réputée pour sa législation routière inflexible, a appliqué une sanction des plus rigoureuses. Le verdict, récemment prononcé, impose à ce multi-millionnaire une amende colossale de 90 000 francs suisses, équivalant à environ 95 500 euros.

La particularité du droit pénal suisse, notamment son article 34, réside dans le calcul des peines en fonction des ressources financières du délinquant. Ainsi, pour ce conducteur figurant parmi les 300 personnes les plus aisées du pays, la sanction a été fixée à 40 jours-amendes, chacun d'eux s'élevant à 2 000 francs suisses, totalisant 80 000 francs, auxquels s'ajoutent 10 000 francs d'amende ferme. Bien qu'un sursis de trois ans ait été accordé pour la majeure partie de la peine, les 10 000 francs (environ 10 600 euros) sont immédiatement exigibles. Cette affaire est d'autant plus révélatrice que le même individu avait déjà été sanctionné pour excès de vitesse huit ans auparavant, écopant alors d'une amende de 60 000 francs suisses avec sursis. Cette récidive a indubitablement influencé la sévérité de la sentence actuelle.

Le contraste est saisissant avec la France, où un grand excès de vitesse (plus de 50 km/h) est passible d'une amende maximale de 1 500 euros, portée à 3 750 euros en cas de récidive. Le système suisse, qu'il soit redouté ou admiré, vise à garantir que la sanction conserve son caractère dissuasif, quel que soit le statut social du contrevenant. En Suisse, dépasser de plus de 25 km/h la limite de vitesse en agglomération peut être considéré comme un délit majeur, pouvant entraîner jusqu'à quatre ans d'emprisonnement.

Cet événement nous interpelle sur la notion de justice distributive et l'efficacité des systèmes de sanctions. En tant que lecteur, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur l'équité de peines qui varient si drastiquement d'un pays à l'autre pour une infraction similaire. La méthode suisse, bien que radicale, soulève une question fondamentale : une amende, pour être réellement punitive et dissuasive, ne devrait-elle pas toujours être proportionnelle aux moyens financiers de celui qui la reçoit? Si cette affaire a le mérite de la transparence quant aux revenus des coupables, elle met également en lumière les profondes disparités dans l'application de la loi à travers les frontières européennes. C'est une leçon d'humilité pour tous, rappelant que la vitesse a un coût, et que ce coût peut s'avérer astronomique selon le lieu et le portefeuille.

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