L'entreprise de transport Hype, pionnière dans l'utilisation de véhicules à pile à combustible pour ses taxis, a récemment annoncé une réorientation significative de son modèle opérationnel. L'opérateur francilien cesse le déploiement de sa flotte fonctionnant à l'hydrogène, optant désormais pour des véhicules entièrement électriques, équipés de batteries. Ce changement, partagé via une communication sur une plateforme professionnelle, marque un moment clé dans l'approche de la mobilité verte au sein de la capitale française.
La principale justification de cette décision réside dans des considérations économiques. Hype met en avant une envolée spectaculaire des tarifs de l'hydrogène. En 2015, le coût au kilogramme était d'environ 12 € hors taxes ; ce chiffre a grimpé à un intervalle de 16 à 18 € hors taxes en 2025 pour l'hydrogène non-vert, atteignant les 20 € toutes taxes comprises à la pompe. L'entreprise pointe du doigt une quasi-absence de concurrence entre les fournisseurs d'hydrogène en région parisienne, dénonçant un oligopole de fait, où des géants de l'énergie et du gaz dominent le marché à travers des partenariats et des structures d'investissement complexes.
Au-delà des aspects purement tarifaires, Hype exprime de sérieuses réserves quant à la robustesse de l'écosystème hydrogène national. La mise en procédure de sauvegarde d'un acteur majeur de la fabrication d'électrolyseurs, est citée comme un facteur de déstabilisation. L'opérateur de taxis révèle des engagements financiers substantiels, s'élevant à 6 millions d'euros, dans le cadre de projets franciliens liés à ce fabricant, et déplore un manque de clarté quant à la suite des opérations. Cette situation érode la confiance de Hype dans la capacité de la filière française à garantir un approvisionnement stable et compétitif en hydrogène vert.
Malgré cette désillusion concernant l'hydrogène pour le transport léger de passagers, Hype ne renonce pas totalement à cette technologie. L'entreprise continue de percevoir l'hydrogène comme une solution pertinente pour les véhicules lourds, tels que les bus ou les bennes, dans des contextes opérationnels spécifiques. Cependant, pour son cœur de métier, les taxis franciliens, la voie est désormais tracée vers les automobiles à batterie. L'opérateur s'active déjà à nouer de nouvelles alliances avec des constructeurs afin d'étendre et de renouveler sa flotte avec ces modèles plus adaptés à ses contraintes actuelles.