Les Zones à Faibles Émissions Mobilité (ZFE-m) françaises ont suscité une vive polémique ces dernières semaines. Bien que l’amendement voté par les députés prévoit leur suppression, près de 2,4 millions de véhicules sont actuellement exclus dans plusieurs agglomérations majeures. Une étude approfondie a révélé que cette exclusion dépasse les simples frontières des communes concernées pour inclure leurs zones d’attraction urbaine.
Dans les quatre métropoles principales, soit Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier, plus de 2 millions de véhicules sont affectés. Cependant, certaines villes comme Montpellier ont décidé de suspendre les sanctions jusqu’en 2027. Dans d’autres régions, des mesures moins strictes ont été adoptées, tandis que quelques agglomérations ont obtenu des exemptions ou reporté la mise en œuvre du dispositif.
Les quatre grandes villes – Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier – concentrent l’essentiel des restrictions. Ces villes appliquent des critères sévères, interdisant aux véhicules Crit’Air 3, 4, 5 et non classés l’accès à leurs périmètres respectifs.
Paris est particulièrement touchée avec 1,4 million de véhicules concernés sur un total de 5,9 millions circulant dans son aire d’attraction. À Lyon, environ 300 000 voitures sont exclues, représentant 24,2 % du parc local. Grenoble et Montpellier suivent avec respectivement 100 000 et 125 000 véhicules bannis. Cette dernière ville offre toutefois un délai supplémentaire avant l’application stricte des règles. Ces chiffres montrent clairement que les grandes métropoles portent le poids principal des restrictions.
Cette situation illustre également une disparité entre les territoires urbains. Alors que certains résidents doivent déjà s’adapter aux nouvelles règles, d’autres bénéficient de délais ou même d’exemptions totales. Par exemple, Montpellier a choisi de retarder les sanctions afin de permettre une transition plus progressive. En revanche, Paris impose immédiatement ses restrictions, accentuant ainsi les inégalités sociales et géographiques liées à la mobilité durable. L’étude souligne également que ces mesures touchent principalement les catégories socio-économiques les plus vulnérables, qui possèdent souvent des véhicules anciens non conformes aux normes environnementales modernes.
Hors des grandes métropoles, les impacts diffèrent sensiblement. Certaines villes appliquent des restrictions modérées, tandis que d’autres ont complètement repoussé ou abandonné l’idée de ZFE. Ainsi, seulement 16 agglomérations ont retardé la mise en place effective du dispositif.
Des exemples tels que Limoges, Orléans et Le Mans montrent comment des exemptions peuvent être accordées après analyse des niveaux de pollution locale. D’autres lieux comme Brest, Avignon ou Mulhouse continuent d’évaluer les modalités pratiques de leur propre système de restriction. Toulon, quant à elle, refuse toute mise en œuvre de ZFE, reflétant ainsi la diversité des approches locales face à ces politiques environnementales.
Enfin, il convient de noter que les effets concrets restent limités puisque seules 13 agglomérations interdisent aujourd’hui les véhicules non classés, soit environ 3 % du parc automobile dans ces zones. Ce pourcentage global de 6 % du parc national français impacté par les restrictions actuelles met en lumière une réalité différente de celle souvent évoquée par les opposants, qui avancent des chiffres beaucoup plus élevés allant jusqu’à 11 à 13 millions de véhicules concernés. Ces données montrent donc que bien que significatives, les conséquences des ZFE restent circonscrites à certaines zones urbaines spécifiques.