Le secteur automobile algérien reste marqué par une indécision concernant l’ouverture de nouveaux quotas d’importation. Répondant à une question parlementaire, le ministre du commerce extérieur, Kamel Rezig, a évité toute annonce claire, préférant se concentrer sur des données historiques du marché. Cette position prudente semble refléter une stratégie d’attente face aux évolutions économiques potentielles ou à d’éventuelles décisions gouvernementales futures.
Dans le cadre de cette interrogation, le député Ahmed Beldjilali avait demandé au gouvernement s’il envisageait de lever partiellement ou totalement la suspension des autorisations d’importation pour les véhicules neufs. Cependant, la réponse ministérielle n’a pas fourni de calendrier ni d’indication spécifique à ce sujet. En effet, Kamel Rezig a choisi de rappeler les performances récentes du secteur et les mécanismes actuels de régulation, sans aborder directement la question des nouvelles autorisations.
Les statistiques mises en avant par le ministre témoignent d’une dynamique intéressante dans le domaine des importations automobiles. Ainsi, 288 099 véhicules ont reçu l’autorisation d’être importés en 2023, avec une valeur totale atteignant 2,572 milliards de dollars. Parmi ces véhicules, 179 255 ont effectivement été introduits en Algérie entre 2022 et 2024, représentant un montant de 2,114 milliards de dollars. Ces chiffres soulignent également des disparités entre les concessionnaires agréés : si 9 d’entre eux ont pleinement exploité leurs quotas, 11 autres n’ont pas encore atteint leurs objectifs fixés.
Une tendance notable ressort également des données fournies : la valeur totale des importations de véhicules a augmenté de manière significative, passant de 564,9 millions de dollars en 2023 à 1 milliard en 2024, soit une hausse de 50 %. Cette progression illustre non seulement une demande nationale croissante mais aussi une adaptation progressive du cadre réglementaire, bien que celui-ci demeure strictement encadré par une commission conjointe entre les ministères de l’industrie et du commerce.
L’absence de clarification sur l’avenir des quotas d’importation laisse planer l’incertitude quant aux prochaines étapes du secteur. Le gouvernement continue de privilégier une gestion rigoureuse via cette commission conjointe, qui prend en compte des facteurs tels que la production locale, les besoins du marché intérieur et les implications sur la balance commerciale. Cette approche prudente pourrait donc perdurer jusqu’à une meilleure visibilité sur les conditions économiques globales.