Le secteur automobile est actuellement plongé dans une période de transformation et de défis sans précédent, notamment en raison de l'électrification massive et de la concurrence acharnée des fabricants chinois. Un expert de premier plan prédit une consolidation inévitable parmi les marques de véhicules électriques chinoises, avec seulement un petit nombre d'entre elles réussissant à prospérer. Dans ce contexte dynamique, des acteurs établis comme Mercedes-Benz sont contraints de réévaluer et d'ajuster leurs stratégies pour maintenir leur position dominante sur le marché mondial.
L'industrie automobile est actuellement confrontée à d'importants défis, accentués par les régulations en constante évolution et l'essor de l'électrification des parcs automobiles. La diminution du pouvoir d'achat des consommateurs, combinée à une concurrence toujours plus intense, crée un environnement volatil. Parallèlement, le marché chinois des véhicules électriques est caractérisé par un nombre pléthorique de marques, atteignant actuellement 130. Cependant, cette prolifération est jugée insoutenable par le PDG de Mercedes, qui anticipe une rationalisation drastique. Il prévoit que seulement une dizaine de ces marques survivront à cette \"tempête\", les autres étant vouées à disparaître sous la pression des prix et des exigences de rentabilité.
Dans une interview accordée à un quotidien économique allemand, le dirigeant a décrit l'état actuel du marché comme \"catastrophique\", soulignant l'impératif d'une \"mentalité de gagnant\" pour surmonter ces épreuves. La Chine, en tant que premier marché mondial pour les véhicules électriques, est le théâtre d'une rivalité féroce. Selon les projections de Källenius, sur les 130 marques présentes aujourd'hui, seules dix parviendront à se maintenir, devenant de véritables \"champions de la productivité\". Pour Mercedes, l'objectif est clair : faire partie de ce groupe restreint. Pour y parvenir, la marque est prête à transformer radicalement son organisation, en visant une réduction significative de ses coûts de production par véhicule, estimée entre 3 000 et 4 000 euros d'ici deux à trois ans. Cette économie massive sera rendue possible grâce à la fabrication directe en Chine de composants stratégiques tels que les batteries et les calculateurs électroniques, renforçant ainsi la devise de l'entreprise : \"Nous devenons encore plus chinois\".
Cette stratégie de réduction des coûts et d'intégration locale est une question de survie pour Mercedes. Face à des concurrents qui affichent des performances financières supérieures, le constructeur allemand doit impérativement regagner du terrain. Le PDG exige des objectifs plus ambitieux et une discipline sans faille. L'échec n'est plus une option, d'autant plus que l'entreprise mise largement sur l'électrification de sa gamme. Pour accroître sa part de marché, Mercedes ne souhaite plus se cantonner au segment du luxe, mais vise une clientèle plus large. Le succès commercial de son modèle électrique CLA, dont les commandes sont qualifiées de \"fantastiques\", est un signe encourageant, bien que les défis à relever restent considérables.
Une refonte majeure du catalogue est en cours. Les modèles EQS et EQE actuels seront intégrés aux gammes Classe S et Classe E, tandis que d'autres véhicules, comme la Classe C, verront leurs dimensions augmenter pour correspondre à celles de l'actuelle Classe E. L'objectif est d'optimiser la production et, surtout, d'accroître la rentabilité. En outre, le GLC électrique est attendu avant la fin de l'année, et Mercedes a annoncé le lancement de treize nouveaux modèles \"zéro émission\" au cours des deux prochaines années. Ces initiatives ambitieuses démontrent l'engagement de Mercedes à naviguer dans un paysage automobile en mutation rapide, mais la question demeure : ces efforts seront-ils suffisants pour assurer une domination durable sur le marché mondial des véhicules électriques ?