Dans le domaine des batteries au lithium, une révolution industrielle se dessine avec la montée en puissance de la Chine. En 2025, ce pays a consolidé sa position dominante, contrôlant près de quatre cinquièmes de la production mondiale. Cette domination repose sur une stratégie méthodique et ambitieuse qui englobe l'extraction des matières premières jusqu'à la fabrication finale des batteries. Les géants CATL et BYD jouent un rôle clé dans cette conquête économique. Malgré des efforts notables des États-Unis et de l'Europe pour réduire leur dépendance, ces régions rencontrent encore de nombreux défis face à la maîtrise technologique chinoise.
Depuis dix ans, le secteur des batteries au lithium a connu une évolution remarquable. La Chine est devenue un acteur central grâce à son contrôle stratégique de la chaîne de valeur. Elle a établi des partenariats solides avec les principaux fournisseurs mondiaux de ressources telles que le lithium et le cobalt. Ce leadership industriel s'est renforcé progressivement, passant de 50 % du marché en 2015 à presque 80 % en 2025. Dans ce contexte, deux entreprises chinoises se distinguent particulièrement : CATL, qui détient environ un tiers des parts de marché, et BYD, représentant plus de 16 %. Ces chiffres illustrent clairement l'hégémonie technologique et économique de la Chine.
Le programme "Made in China 2025" lancé par Xi Jinping a permis d'accélérer cette transformation industrielle. Ce plan stratégique vise à positionner la Chine comme leader dans plusieurs technologies avancées, dont les batteries lithium-ion. Grâce à cet effort coordonné, le pays a non seulement augmenté ses capacités de production mais a également amélioré la qualité et l'efficacité de ses produits. L'expertise acquise dans ce domaine dépasse largement les besoins automobiles et s'étend aux télécommunications, aux appareils électroniques grand public ainsi qu'aux systèmes de stockage d'énergie.
En revanche, les autres régions mondiales peinent à rivaliser avec cette domination. L'Europe et l'Amérique du Nord ne captent ensemble qu'une fraction infime du marché global. Même des entreprises reconnues comme LG ou Samsung n'ont pas réussi à atteindre le niveau des leaders chinois. Face à cette situation, des initiatives comme le "Inflation Reduction Act" américain tentent de relancer la production locale, tandis que l'Europe investit massivement dans des projets de gigafactory. Cependant, ces efforts restent limités par des coûts élevés et une dépendance persistante aux matières premières asiatiques.
Ainsi, la mobilité électrique mondiale reste profondément influencée par la dynamique chinoise. Alors que des alliances stratégiques émergent entre l'Australie, le Canada et l'Indonésie pour diversifier les sources d'approvisionnement, la Chine conserve une longueur d'avance grâce à son expertise dans toute la chaîne de valeur. Cette suprématie soulève des questions cruciales concernant l'indépendance technologique des nations occidentales et oriente les futures relations économiques globales.