Dans un contexte marqué par la stagnation des ventes de véhicules électriques et l’assouplissement des règles européennes concernant les émissions de CO2, le diesel connaît une résurgence inattendue en France. Certaines entreprises automobiles reprennent la production de moteurs diesel pour répondre à une demande croissante. Malgré les objectifs ambitieux visant à décarboner le parc automobile d'ici 2035, cette tendance soulève des interrogations sur l'avenir des motorisations thermiques.

Un Retour Surprise Favorisé par Bruxelles

Au cœur de ce phénomène, on trouve notamment Stellantis, un groupe automobile majeur qui a récemment recruté près de 250 intérimaires pour augmenter sa production de modèles diesel, tels que le Citroën C5 Aircross. Cette décision survient après qu’un vote de l’Assemblée nationale française eut permis de rejeter l’interdiction de la vente de voitures thermiques dans l’UE d’ici 2035. Dans un cadre plus large, l’Union européenne elle-même semble adopter une position plus flexible, n’exigeant pas de sanctions immédiates contre les constructeurs ne respectant pas leurs cibles de réduction des émissions de CO2.

Cette dynamique est soutenue par une clientèle encore attachée aux avantages pratiques offerts par le diesel, particulièrement pour les longs trajets. Bien que certains automobilistes aient initialement opté pour des solutions électriques, ils se sont souvent heurtés à des infrastructures de recharge insuffisantes ou à des limitations liées à l’autonomie des batteries. Dans cette situation, le diesel apparaît comme une alternative fiable et économique malgré son impact environnemental contesté.

En région bretonne, notamment à Rennes (Ille-et-Vilaine), où s’effectue la fabrication du C5 Aircross, une restructuration progressive de la main-d’œuvre témoigne de cette remontée de popularité. Nadine Cormier, déléguée syndicale FO de l’usine bretonne, explique cette stratégie comme une adaptation aux besoins commerciaux actuels.

Une Leçon Pour L'Avenir Énergétique

De l’avis d’un journaliste spécialisé dans les questions environnementales, ce retour temporaire du diesel met en lumière les défis persistants face à la transition énergétique. Il rappelle que malgré les progrès technologiques, l’électrique peine encore à convaincre tous les consommateurs en raison de contraintes pratiques non négligeables. Ce constat invite à accélérer les investissements dans les infrastructures de recharge tout en améliorant les performances des batteries pour rendre l’électrique véritablement accessible à tous.