Les conclusions d'une récente étude remettent en question les affirmations des dirigeants de grands groupes automobiles. Alors que ces derniers accusaient les réglementations européennes d'être à l'origine de l'augmentation des prix des véhicules neufs, une analyse menée par l’Institut mobilités en transition et le cabinet C-Ways offre un tout autre éclairage. Selon cette recherche, les coûts liés aux normes environnementales représentent seulement une petite partie de la hausse générale des prix observée entre 2020 et 2024.

Les décisions stratégiques prises par les constructeurs jouent un rôle déterminant dans cette flambée tarifaire. En optant pour une montée en gamme et en privilégiant les SUV, ces entreprises ont non seulement augmenté leurs marges bénéficiaires mais ont également contribué à rendre les voitures plus onéreuses. Cette tendance s'accompagne d'une raréfaction des petits modèles, moins rentables pour les fabricants. Par exemple, certaines marques comme Mercedes se sont recentrées sur le haut de gamme, tandis que d'autres ont largement investi dans le segment des SUV, entraînant une augmentation significative des prix pour les consommateurs.

Cette évolution a des conséquences sociales importantes, car elle exclut progressivement les ménages à revenus modestes du marché automobile. Les classes moyennes et populaires, qui représentaient près de la moitié des acheteurs en 2019, ne pèsent désormais plus que pour 31 % des clients en Europe en 2024. De plus, l'accès aux voitures électriques, souvent présentées comme une solution durable, est rendu plus difficile par leur augmentation de prix, principalement due à l'offre limitée en petites voitures électriques. Cette situation souligne l'importance de politiques favorisant une mobilité accessible et équitable pour tous, afin de répondre aux besoins des citoyens tout en respectant l'environnement.