Quinze individus feront face à la justice dans un procès prévu à Paris. Ils sont accusés d'avoir développé ou exploité un logiciel capable de reprogrammer des clés automobiles, ayant permis le vol de plus d'un millier de véhicules. Ce logiciel, nommé Uco, a été utilisé principalement entre 2019 et 2022 en France et à l'étranger. Parmi les accusés figurent les créateurs du programme, des revendeurs ainsi que des voleurs présumés. L'audience pourrait avoir lieu entre le 24 novembre et le 15 décembre. Un autre suspect, Stephan S., devrait plaider coupable en juin.
L'enquête a révélé que Uco permettait de dupliquer les clés de voitures Stellantis sans nécessiter la clé originale. Les utilisateurs pouvaient également modifier des paramètres techniques comme le kilométrage. Plus de 1300 véhicules ont été identifiés comme volés grâce à cet outil. Le logiciel, disponible sur Internet avec un service client inclus, était efficace sur plusieurs marques françaises. Malgré les restrictions mises en place après connaissance de l’enquête, les arrestations ont eu lieu en octobre 2022.
Le logiciel Uco, développé par deux experts en électronique automobile avec l'aide d’un spécialiste informatique basé en Espagne, a permis une intrusion technologique significative dans le domaine automobile. Ce programme facilitait non seulement la duplication de clés mais aussi la modification de données essentielles des véhicules. Sa mise en vente sur Internet a contribué à son utilisation abusive par des groupes criminels organisés.
En 2019, Romain D. et Karim B., aidés de Stephan S., ont créé ce qui est devenu un outil redoutable pour les fabricants automobiles. La capacité de Uco à contourner les sécurités internes des voitures Peugeot, Citroën et Renault a suscité une alarme chez Stellantis, qui a déposé plainte en 2021. L'utilisation de tablettes connectées aux prises internes des véhicules a permis aux utilisateurs de reprogrammer des clés en toute discrétion. Cet accès facilité a conduit au vol de nombreux véhicules, dont certains ont été impliqués dans des activités criminelles plus vastes. Bien qu'une tentative de restriction ait été entreprise en 2021, les conséquences du logiciel se font encore sentir aujourd'hui.
Face aux accusations, certaines parties impliquées rejettent toute implication intentionnelle dans des activités illégales. Les défenseurs soulignent que leurs clients ignoraient l’utilisation malveillante de leur produit. Toutefois, les autorités poursuivent leur action judiciaire contre ces personnes considérées comme responsables directs ou indirects des dommages causés.
Me Marie Poirot, avocate d’un des développeurs, affirme que son client n’avait aucune intention de participer à des vols. De même, Me Michaël Bendavid critique l’incohérence de l’approche judiciaire, notant que d’autres entreprises similaires continuent d’exister légalement. Malgré ces arguments, les faits demeurent graves : environ 1300 véhicules ont été volés grâce à Uco. Les auteurs principaux des vols restent cependant poursuivis séparément. En attendant le procès, les protagonistes doivent répondre des accusations portées contre eux, sous le regard attentif d’une industrie automobile toujours en quête de solutions pour renforcer la sécurité de ses produits.