En 2024, Honda avait captivé l’attention en dévoilant un plan d’investissement colossal de 10 milliards d’euros pour établir une chaîne d’approvisionnement complète dédiée aux véhicules électriques au Canada. Ce projet ambitieux, salué comme un jalon historique pour l’industrie automobile canadienne, incluait la construction d’usines capables de produire 240 000 unités par an ainsi qu’une installation de batteries dans la province de l’Ontario. Cependant, récemment, le géant japonais a décidé de reporter ce projet de deux ans environ, invoquant un ralentissement inattendu de la demande mondiale pour les voitures électriques.

Il y a un an, l’annonce initiale avait suscité une immense excitation. Le gouvernement canadien, représenté par Justin Trudeau, avait qualifié cet investissement de « le plus grand jamais vu dans l’histoire automobile du pays ». Malgré cette reconnaissance, la situation économique et politique a considérablement évolué depuis lors. Bien que les ventes de véhicules électriques continuent de croître régulièrement, elles ne suivent pas exactement le rythme prévu. Parallèlement, l’incertitude politique engendrée par un possible retour de Donald Trump à la présidence américaine a influencé la décision de Honda. Les tensions commerciales, notamment liées aux droits de douane, ont poussé l’entreprise à reconsidérer ses priorités stratégiques.

Dans ce contexte, Honda a pris la décision de déplacer une partie de sa production vers l’Ohio, afin de contourner les barrières tarifaires imposées par les États-Unis. Cette mesure permettrait à l’entreprise de protéger ses marges tout en ajustant sa stratégie à l’échelle internationale. Le patron de Honda a tenté de rassurer ses investisseurs en affirmant qu’il restait vigilant face aux tendances du marché, mais aucune date précise n’a été communiquée concernant la reprise des projets au Canada.

Cette annonce marque une période de transition pour Honda. Si le projet initial semblait prometteur, les réalités économiques actuelles exigent une approche plus flexible. Le Canada, qui espérait tirer parti de cet investissement majeur, se retrouve désormais confronté à un nouveau défi : maintenir son attractivité industrielle malgré les incertitudes politiques mondiales. L’avenir dira si Honda choisira finalement de renforcer sa présence au Canada ou de privilégier d’autres marchés stratégiques.