Ces coupés sportifs, créés par une collaboration ingénieuse entre deux constructeurs automobiles japonais de renom, incarnent une philosophie de conduite axée sur la légèreté et la maniabilité plutôt que sur la puissance brute. D'abord présentés comme des véhicules accessibles et plaisants à piloter, ils ont malheureusement vu leur carrière freinée en France par des réglementations environnementales. Aujourd'hui, ces modèles sont de plus en plus prisés par les collectionneurs, considérés comme les derniers représentants d'une génération de voitures de sport pures et sans artifices.
L'aventure a débuté au cours des années 2000, lorsque Toyota, nostalgique de l'emblématique AE86, a exprimé le désir de relancer un coupé sportif à propulsion léger et abordable. Pour concrétiser cette vision, Toyota a noué un partenariat stratégique avec Subaru, qui a pris les rênes de la conception. L'objectif était de créer un véhicule qui séduirait les conducteurs les plus exigeants, en mettant l'accent sur l'équilibre et la réactivité.
Le fruit de cette collaboration, le duo Toyota GT86 et Subaru BRZ, a été officiellement dévoilé au prestigieux Salon de Tokyo fin 2011, puis commercialisé en 2012. Ces modèles partageaient une architecture commune : un moteur quatre cylindres à plat atmosphérique de 200 chevaux, une transmission aux roues arrière et un différentiel Torsen. Leur centre de gravité bas et la répartition équilibrée des masses (53% à l'avant, 47% à l'arrière) ont rapidement conquis les passionnés de conduite.
Malgré leur conception brillante, les BRZ et GT86 ont rencontré des obstacles sur le marché français, principalement en raison de leur puissance modérée (200 ch et un couple de 205 Nm à 6 000 tr/min) et de leur consommation, qui les a pénalisés par un malus écologique de plus de 7 000 € en 2017. Cette fiscalité a rendu la nouvelle génération, notamment la GR86, quasiment invendable en France avec un malus atteignant 70 000 €.
Les prix actuels pour un exemplaire d'occasion débutent autour de 19 000 € pour un modèle avec 150 000 km, et peuvent atteindre 25 000 € pour ceux ayant parcouru moins de 60 000 km. Les versions phase II, restylées fin 2016 avec des améliorations esthétiques et des réglages de châssis affinés, sont plus onéreuses et souvent équipées d'une boîte automatique, moins pénalisée par le malus.
Sur la route, la BRZ, essayée en 2012, offre une position de conduite idéale, très basse, malgré des matériaux intérieurs modestes. La direction est précise et la boîte de vitesses manuelle, fluide et rapide. Bien que le moteur montre un creux entre 3 000 et 4 500 tr/min, il révèle toute sa vivacité au-delà de 6 500 tr/min, offrant un comportement dynamique exemplaire, sans sous-virage et avec une poupe contrôlable en survirage. Le châssis, remarquablement équilibré, permet de maîtriser facilement les trajectoires, même si certains conducteurs auraient souhaité 50 chevaux supplémentaires pour accentuer le caractère joueur de la voiture. La consommation moyenne reste raisonnable, autour de 8,5 l/100 km.
En termes de fiabilité, il est important de noter que ces véhicules, bien que d'origine Toyota, ont été développés par Subaru, et ont connu quelques problèmes. Un rappel a été émis pour les modèles 2012-2013 concernant les ressorts de soupapes. Des cas d'usure prématurée des coussinets de bielle ont également été signalés en cas de conduite très sportive, un carter cloisonné étant recommandé pour les adeptes du circuit. Il est crucial de veiller à un entretien rigoureux, avec des vidanges régulières et l'utilisation de lubrifiants de qualité. La corrosion peut également affecter les éléments de suspension des véhicules importés de régions où le sel est utilisé en hiver.
En somme, ces voitures, bien que présentant quelques particularités en matière de fiabilité, offrent une expérience de conduite inégalée pour leur catégorie et leur époque. Elles méritent d'être préservées en tant que véritables pièces de collection.
Dans un paysage automobile où la quête de la puissance maximale domine, les Toyota GT86 et Subaru BRZ se distinguent par leur approche puriste de la conduite. Ces véhicules ne sont pas seulement des voitures, mais des déclarations, rappelant l'importance du lien entre le conducteur et la machine, sans l'interférence excessive de la technologie. Leur succès mitigé en France, en raison de réglementations fiscales défavorables, met en lumière le paradoxe entre l'innovation automobile et les contraintes environnementales. Pour les passionnés, ces coupés incarnent la résistance d'une époque où le plaisir de conduire primait sur la performance brute. En tant que futurs objets de collection, ils nous rappellent l'éphémérité de certaines philosophies automobiles et la nécessité de chérir les modèles qui osent emprunter un chemin différent.