Face à l'orientation majoritaire de l'industrie automobile vers le tout électrique, Toyota, leader mondial, se distingue par une stratégie innovante et audacieuse. Le constructeur japonais, en partenariat avec Subaru et Mazda, s'engage dans le développement d'une nouvelle série de moteurs à combustion interne. Ces blocs, annoncés comme plus petits, plus légers et d'une polyvalence accrue, sont destinés à s'intégrer harmonieusement dans une gamme variée de configurations automobiles. Selon Hiroki Nakajima, directeur technique de Toyota, ces moteurs quatre cylindres représentent une avancée majeure, conçue pour optimiser les performances et s'adapter à diverses applications, allant des véhicules entièrement électriques aux hybrides, en passant par les modèles à hydrogène.
Cette approche, qui pourrait sembler contre-intuitive à première vue pour les véhicules électriques, se concrétise notamment par le concept de prolongateur d'autonomie (EREV). Dans ce type de véhicule, le moteur thermique ne propulse pas directement les roues, mais agit comme un générateur pour recharger la batterie, assurant ainsi une autonomie prolongée. Cette configuration permet au moteur à essence de fonctionner à son régime le plus efficace, maximisant le rendement énergétique, un principe déjà observé sur des modèles comme la BMW i3 REX ou la Mazda MX-30. Toyota prévoit d'ailleurs d'introduire des versions EREV de ses SUV Highlander et monospaces Sienna sur le marché chinois, où la propulsion électrique sera exclusive, le moteur thermique servant uniquement à étendre la portée du véhicule.
La vision de Toyota s'étend au-delà de la simple coexistence des motorisations. Le constructeur aspire à dépasser un rendement thermique de 41% pour ses nouveaux moteurs de 1,5 et 2,0 litres, qu'ils soient atmosphériques ou turbocompressés. Ces innovations sont conçues pour être compatibles avec une diversité de carburants, incluant l'essence, les biocarburants, l'hydrogène et les carburants synthétiques. L'ambition technique culmine avec un moteur turbo de 2,0 litres destiné à Gazoo Racing, capable de délivrer une puissance impressionnante de 600 chevaux. Akio Toyoda, président du conseil, réitère la position de Toyota selon laquelle les véhicules 100% électriques ne devraient pas dépasser 30% du marché mondial, soulignant l'importance de la diversité des motorisations comme pilier fondamental de la décarbonation de l'industrie automobile.
L'engagement de Toyota dans le développement simultané de technologies hybrides, thermiques améliorées et électriques illustre une approche pragmatique et holistique de l'avenir de la mobilité. Plutôt que de se limiter à une seule voie, le constructeur explore toutes les possibilités pour répondre aux besoins variés des marchés mondiaux et contribuer à une transition énergétique plus efficace et durable, démontrant qu'innovation et responsabilité environnementale peuvent aller de pair.