Dans une récente affaire révélée par Mediapart, un ancien ministre français, Philippe Douste-Blazy, est impliqué dans un système d’achats clandestins de voitures de luxe en Principauté d’Andorre. Ce réseau complexe, découvert grâce à l’intervention du service Tracfin et poursuivi par le parquet de Draguignan, concerne plusieurs individus soupçonnés de blanchiment d’argent. Parmi les biens saisis figurent des montres et véhicules haut de gamme, pour un montant total dépassant les 4 millions d’euros. L’enquête a permis de mettre en lumière une astuce fiscale permettant d’échapper à la TVA et au malus écologique.
En mars 2025, cinq personnes ont été interpellées à Brignoles dans le cadre d’une vaste enquête sur un réseau de blanchiment d’argent. À la suite d’un signalement de Tracfin, la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie locale s’est mobilisée. Les investigations ont révélé l’existence de garages andorrans utilisés comme couverture pour des transactions financières illégales. Ces établissements proposaient aux acheteurs de luxueux véhicules une échappatoire fiscale avantageuse, grâce à une TVA réduite et l’absence de malus écologique.
Dans ce contexte, Philippe Douste-Blazy, ancien maire de Toulouse et ex-ministre de la Culture, de la Santé et des Affaires étrangères, est apparu parmi les bénéficiaires de ce système. En début 2021, il acquiert une Porsche 911 cabriolet pour une somme de 151.666 euros. Deux ans plus tard, il revend cette première voiture pour financer l’achat d’un modèle encore plus prestigieux, la Porsche 992, estimée à 235.000 euros.
Le 18 mars dernier, un homme d’affaires suspecté d’avoir orchestré ces opérations secrètes a été arrêté dans son domicile. Mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale et faux, cet individu exploitait deux sociétés basées en Principauté d’Andorre. Grâce à leur collaboration avec Europol, les gendarmes de Brignoles ont pu confirmer que les voitures étaient immatriculées en France sous des assurances portant le nom des bénéficiaires réels.
Cette affaire illustre une fois de plus comment certains circuits financiers peuvent être manipulés pour contourner les lois fiscales internationales.
À travers cette enquête, on constate combien il est essentiel de renforcer les contrôles transfrontaliers et de coordonner les efforts entre les différentes autorités européennes. Le cas de Philippe Douste-Blazy souligne également la nécessité d’une vigilance accrue sur les pratiques d’évasion fiscale, même lorsque les acteurs concernés sont des personnalités publiques. Cette histoire rappelle qu’aucun citoyen ne devrait bénéficier de privilèges qui contreviennent aux règles établies pour tous.