Dans le nord de la France, un véritable écosystème dédié à la production de batteries pour véhicules électriques voit le jour. Malgré l'ombre portée par la faillite du géant suédois Northvolt, plusieurs entreprises continuent d'investir dans cette région stratégique. Parmi elles, ACC accélère sa production à Douvrin, tandis qu'AESC-Envision s'apprête à lancer sa fabrication en série à Douai. La start-up Verkor développe également ses infrastructures près de Dunkerque. Ces initiatives font partie d'un effort européen plus large visant à réduire la dépendance face aux leaders mondiaux tels que la Chine.

L'aventure industrielle prend forme dans le nord de la France

Le Nord de la France devient un centre majeur dans la course mondiale vers les véhicules électriques. À Douvrin, dans le Pas-de-Calais, l'entreprise ACC a franchi une étape significative en fournissant ses premières batteries pour la Peugeot 3008. Matthieu Hubert, secrétaire général d’ACC, a souligné que leur production au premier trimestre 2025 a déjà surpassé celle de toute l'année précédente.

À quelques encablures, AESC-Envision finalise ses préparatifs pour produire massivement des batteries destinées aux futures Renault R5 électriques. Cette usine est située sur l'emplacement d'un ancien parking de l'usine Renault à Douai, symbolisant ainsi une transformation industrielle importante.

Près du port maritime de Dunkerque et non loin de la centrale nucléaire de Gravelines, Verkor construit son site de production. Installée au cœur des paysages agricoles locaux, cette entreprise promet de produire annuellement jusqu'à 16 gigawattheures de batteries dès 2028, dont une grande partie sera réservée à Renault. Cela permettra d'équiper environ 150 000 véhicules chaque année.

Ces efforts collectifs participent à l’émergence d’une "vallée de la batterie" française, qui joue un rôle clé dans la stratégie européenne pour diversifier et sécuriser la chaîne d'approvisionnement en batteries.

À l'échelle continentale, plus de 60 milliards d'euros ont été injectés depuis 2020 pour soutenir ce secteur en pleine expansion. En réponse à la domination chinoise, représentant encore 83 % de la production mondiale selon l'AIE, ces investissements montrent l'engagement ferme de l'Europe à renforcer son indépendance technologique.

De telles avancées industrielles témoignent de l'importance accordée à la transition énergétique. Ce développement ne concerne pas seulement les constructeurs automobiles, mais aussi les régions qui cherchent à moderniser leurs économies locales.

En tant que journaliste couvrant cette actualité, il est fascinant de constater comment ces projets transforment non seulement les méthodes de transport, mais aussi les paysages industriels européens. Ils offrent une vision optimiste d’un futur où l’innovation et la durabilité vont de pair, tout en rappelant les défis à relever pour rivaliser avec les acteurs mondiaux déjà bien établis.