Les véhicules dignes d'être collectionnés possèdent une aura particulière, qu'ils soient anciens ou plus récents. Leur nombre limité, qu'il soit le fruit d'une décision du fabricant ou de l'arrêt de leur production, confère une rareté intrinsèque. De plus, des attributs uniques tels que leur motorisation, leur châssis, leur esthétique ou leur concept original les rendent particulièrement séduisants. Ces caractéristiques peuvent également entraîner une augmentation de leur valeur au fil du temps, incitant les connaisseurs à les acquérir avant que leur potentiel ne soit pleinement reconnu.
Malgré une réputation axée sur la sécurité et la praticité, Volvo a toujours cultivé l'art des familiales sportives. Des modèles emblématiques comme la 245 Turbo ou la 850 T-5R ont pavé la voie. La S60R, accompagnée de sa version break V70R, s'inscrit parfaitement dans cette tradition. Son cœur bat au rythme d'un cinq cylindres en ligne turbocompressé, complété par une transmission intégrale sophistiquée et un amortissement adaptatif. Ces éléments lui confèrent un équilibre remarquable entre dynamisme, confort et sécurité, sans pour autant ostenter sa sportivité. Ce duo suédois, particulièrement rare, surtout en France, marque une sorte d'apogée dans l'histoire de Göteborg, et mérite d'être conservé.
Volvo a délaissé son style angulaire des années 90 avec l'arrivée de la deuxième génération de la S60 en 2000. Son arrière élancé, presque fastback, évoque une touche britannique, contrastant avec la lunette verticale de la S70. Ses flancs larges et ses vitres latérales sans encadrement noir offrent une allure robuste et distinctive, une approche que d'autres constructeurs ont par la suite adoptée. La S60, avec sa motorisation transversale et sa traction avant par défaut, proposait déjà des performances notables. Cependant, la version R, lancée fin 2002 et commercialisée en avril 2003, a élevé le niveau avec sa transmission intégrale Haldex.
La désignation 'R' chez Volvo symbolise la sportivité, et pour la S60, cela s'est traduit par une motorisation exceptionnelle. Le cinq cylindres maison, porté à 2,5 litres, équipé de 20 soupapes, de deux déphaseurs d'arbre à cames et d'un turbocompresseur KKK à géométrie variable soufflant à 1 bar, délivre une puissance impressionnante de 300 chevaux et un couple de 400 Nm dès 1 950 tr/min. Malgré son poids de 1 515 kg, la S60R abat le 0 à 100 km/h en seulement 5,7 secondes et atteint 250 km/h, des chiffres qui attestent de ses capacités sportives. Pour gérer cette puissance, elle est dotée d'un essieu arrière multibras, d'un amortissement piloté Four-C et de freins Brembo avec des disques de 330 mm.
La S60R ne sacrifie pas le confort au profit de la performance. Son équipement de série est particulièrement généreux, incluant une sellerie cuir, des sièges avant chauffants à réglages électriques, une climatisation automatique bizone, un système audio de qualité, un régulateur de vitesse et des phares au xénon. Des options comme le GPS, les jantes de 18 pouces et le toit ouvrant enrichissaient l'offre. Proposée à 51 200 € à l'époque, soit environ 71 100 € aujourd'hui, elle représentait un investissement conséquent. La variante break, la V70R, offrait un espace accru. En 2005, la boîte automatique est passée de 5 à 6 rapports, mais le duo a quitté le marché français dès 2006, rendant ces modèles particulièrement rares.
Acquérir une Volvo S60R en bon état est possible à partir de 10 000 € pour environ 200 000 km. Pour un kilométrage inférieur à 150 000 km, prévoyez environ 14 000 €, et pour moins de 100 000 km, comptez facilement 20 000 €. Les V70R sont généralement plus chères, avec un minimum de 1 000 € supplémentaires. Les versions à boîte manuelle sont souvent préférées pour une conduite plus dynamique. Quant aux modèles de collection, toute S60R en parfait état d'origine et avec un faible kilométrage représente une acquisition précieuse.
Avec un entretien rigoureux, les Volvo badgées R sont remarquablement fiables, pouvant dépasser les 300 000 km sans problèmes majeurs. Un changement coûteux de la courroie de distribution est nécessaire tous les 8 ans ou 160 000 km, et des vidanges régulières du moteur et de la boîte tous les 60 000 km sont cruciales. Le remplacement préventif de la douille sur le renvoi d'angle du différentiel et les purges régulières du différentiel Haldex sont également recommandés. Les amortisseurs pilotés, bien que fiables, sont coûteux à remplacer (environ 400 € l'unité). L'intérieur est durable, mais le chargeur CD et l'alarme peuvent parfois rencontrer des défaillances.
Les Volvo du début des années 2000, et la S60R en particulier, offrent un poste de conduite exceptionnellement conçu. L'ergonomie est intuitive, avec des commandes bien agencées et faciles d'accès. Les sièges offrent un confort inégalé, et la finition irréprochable. Seul l'espace arrière est un peu limité. Le moteur cinq cylindres produit une sonorité plaisante, presque métallique à haut régime, et se distingue par son élasticité. Il délivre une puissance impressionnante à mi-régime et monte facilement au-delà de 6 000 tr/min. La boîte de vitesses, souple et bien adaptée au moteur, améliore l'expérience de conduite. La direction est un peu légère et manque d'informations, mais l'adhérence du train avant et l'équilibre du châssis sont excellents. La S60R est très efficace, bien qu'elle puisse sous-virer à la limite en mode Sport. En mode Advanced, la suspension devient plus ferme, rendant la conduite inconfortable sur routes dégradées, mais transformant le châssis sur asphalte lisse, permettant même un léger survirage. Le freinage est puissant et endurant. Idéale pour l'autoroute, elle offre un confort général et une insonorisation appréciables, avec une consommation moyenne d'environ 10,5 l/100 km.
La Volvo 850, lancée en 1991, a marqué l'introduction du cinq cylindres de la marque et a été la première grande Volvo à traction avant. En 1995, la version T5-R, développée avec Porsche, a boosté le moteur 2,3 litres à 240 ch (jusqu'à 250 ch avec l'overboost), atteignant 245 km/h. Initialement limitée à 5 000 unités, elle fut intégrée à la gamme en 1996, bénéficiant d'un différentiel à glissement limité. En 1997, renommée S70 (berline) et V70 (break), elle a même proposé une transmission intégrale AWD. Après une brève disparition en 1998, elle est revenue en 1999 avec un moteur 2,4 litres de 265 ch et une boîte automatique à 5 rapports. Ces modèles, remplacés en 2000, sont désormais accessibles à partir de 13 000 €.
Sous le capot de la Volvo S60R de 2003 se trouve un moteur cinq cylindres en ligne de 2 522 cm³, alimenté par injection électronique et un turbocompresseur. La suspension avant est de type jambes McPherson avec ressorts hélicoïdaux, amortisseurs pilotés et barre antiroulis. L'arrière est doté d'un essieu multibras, de ressorts hélicoïdaux, d'amortisseurs pilotés et d'une barre antiroulis. La transmission peut être une boîte manuelle à six rapports ou une automatique à cinq rapports, avec quatre roues motrices. Elle délivre une puissance de 300 ch à 5 250 tr/min et un couple de 400 Nm à 1 950 tr/min (350 Nm en version automatique). Le véhicule pèse 1 515 kg, atteint une vitesse maximale de 250 km/h et réalise le 0 à 100 km/h en 5,7 secondes.