Voitures
L'hydrogène dans l'automobile : Un rêve lointain face à l'électrique ?
2025-08-07

L'avenir de la motorisation à hydrogène dans l'industrie automobile est au cœur des débats, alors que cette technologie, malgré des investissements considérables, peine à s'imposer. Des figures majeures de l'industrie, telles que Daimler Truck et Stellantis, ont récemment revu leurs stratégies concernant l'hydrogène, optant pour un ralentissement ou un report de leurs programmes. Cette prudence contraste avec la persévérance de constructeurs comme BMW et Toyota, qui continuent d'explorer le potentiel des piles à combustible, notamment à travers des partenariats pour la recherche et le développement. Néanmoins, l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer tempère l'enthousiasme, soulignant les obstacles persistants liés à l'efficacité énergétique, aux coûts de production, de stockage et de transport, ainsi qu'au manque d'infrastructures. Il estime que la mobilité 100% électrique offre une supériorité notable à plusieurs égards, suggérant que l'hydrogène, bien que prometteur pour d'autres secteurs, pourrait rester un idéal lointain pour les véhicules de tourisme.

Le faible déploiement des véhicules à hydrogène sur les routes, comme en témoignent les chiffres en Allemagne, met en lumière le caractère encore marginal de cette filière. Tandis que l'hydrogène vert présente un intérêt certain pour diverses applications industrielles, son intégration à grande échelle dans le transport individuel est confrontée à des défis techniques et économiques complexes. La conversion de l'hydrogène en carburants synthétiques ou son utilisation dans les piles à combustible implique des pertes d'énergie significatives, rendant le processus moins efficient que la propulsion électrique à batterie. De plus, les investissements massifs requis pour développer un réseau de stations de ravitaillement à hydrogène sont un frein majeur. L'analyse de Dudenhöffer met en exergue une divergence croissante entre les ambitions initiales de certains constructeurs et la réalité du marché et des technologies disponibles, poussant à réévaluer la place réelle de l'hydrogène dans le paysage automobile de demain.

L'hydrogène face au défi de la généralisation

Le marché automobile observe une divergence marquée concernant l'intégration de la motorisation à hydrogène. Malgré les avancées techniques et les sommes colossales engagées dans la recherche et le développement, la présence des véhicules à pile à combustible reste marginale. Des acteurs majeurs tels que Daimler Truck et Stellantis ont récemment fait le choix de tempérer leurs ambitions, voire de suspendre certains de leurs projets liés à l'hydrogène. Cette réorientation stratégique est un signal fort quant aux difficultés rencontrées par cette technologie pour s'imposer face aux alternatives existantes. La petite part de marché que représentent actuellement ces véhicules témoigne de la complexité de leur démocratisation et soulève des questions sur leur viabilité économique à grande échelle.

La faible adoption des véhicules à hydrogène n'est pas seulement une question de coûts initiaux ou de technologie. Elle est aussi intrinsèquement liée à l'absence d'infrastructures de ravitaillement suffisantes, un maillon essentiel pour que cette énergie devienne une option crédible pour le grand public. L'engagement de certains constructeurs, comme BMW et Toyota, qui continuent d'investir dans le développement de cette technologie, démontre une foi persistante en son potentiel futur. Cependant, le scepticisme grandit chez les analystes qui, à l'image de Ferdinand Dudenhöffer, estiment que les obstacles logistiques et économiques sont trop importants pour que l'hydrogène puisse rivaliser efficacement avec la mobilité 100% électrique dans le domaine des véhicules de tourisme. La route est encore longue avant que l'hydrogène ne passe du statut de "rêve" à celui de "réalité" tangible pour une majorité d'automobilistes.

Les défis économiques et énergétiques de l'hydrogène automobile

Le développement de la filière hydrogène dans l'automobile se heurte à des obstacles majeurs, notamment sur le plan économique et énergétique. La conversion de l'hydrogène en carburants pour véhicules ou son utilisation dans des piles à combustible entraîne une perte significative d'énergie. Ce processus rend la propulsion à hydrogène moins efficace que la propulsion électrique à batterie, qui se distingue par une meilleure conversion de l'énergie en mouvement. Cette disparité en termes d'efficience énergétique pose un défi fondamental pour la compétitivité de l'hydrogène, d'autant plus que les coûts associés à la production, au stockage et au transport de l'hydrogène demeurent élevés. Ces facteurs combinés contribuent à rendre les véhicules à hydrogène moins attrayants économiquement pour le consommateur final.

Au-delà des considérations techniques et économiques, l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer souligne que l'hydrogène, malgré son potentiel pour d'autres secteurs industriels, ne semble pas destiné à dominer la mobilité personnelle. Il argumente que le 100% électrique, grâce à ses avantages en termes de technologie, d'impact environnemental, d'efficacité énergétique et de coûts, offre une solution plus pertinente et plus rapidement applicable à grande échelle. Le désengagement progressif de certains grands acteurs mondiaux du transport, notamment aux États-Unis et en Chine, renforce cette analyse. L'ambition de voir l'hydrogène devenir une solution de masse pour l'automobile pourrait bien rester une vision lointaine, à moins de ruptures technologiques majeures capables de surmonter les défis actuels et de rendre cette énergie véritablement compétitive face aux véhicules électriques à batterie.

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