Voitures
La Fin d'une Ambition Franco-Chinoise pour une Voiture Électrique Abordable
2025-04-10

Une voiture électrique franco-chinoise, conçue pour être accessible au grand public à un prix attractif de 14 900 €, ne verra jamais le jour en raison d’un changement radical des politiques européennes. Ce projet ambitieux, mené par Leapmotor et Stellantis, a été mis à mal par des critères environnementaux renforcés concernant les subventions écologiques. L’histoire illustre comment les règles modifiées de l’Union Européenne impactent non seulement les entreprises mais aussi les consommateurs.

Dans un premier temps, ce partenariat entre la marque chinoise Leapmotor et Stellantis promettait une révolution dans le secteur automobile européen. La petite citadine électrique, assemblée en Pologne avec des composants provenant de Chine, avait tout pour plaire aux acheteurs grâce à son prix abordable. Cependant, cette stratégie s’est heurtée à une décision politique inattendue. À partir d’une date récente, l’éligibilité au bonus écologique européen n’est plus déterminée uniquement par le lieu d’assemblage du véhicule. Les nouvelles règles exigent que chaque étape de la production respecte des normes environnementales strictes, incluant notamment l’origine des matériaux et l’empreinte carbone du transport.

Cette évolution a eu des conséquences immédiates sur la T03. En effet, une grande partie des pièces nécessaires à sa fabrication provient directement de Chine, ce qui empêche désormais le modèle d’obtenir les précieuses aides financières européennes. Cette exclusion signifie que le coût initial de 14 900 € devient irréaliste, rendant ainsi le projet inviable économiquement. Devant cette situation, Stellantis a décidé d’arrêter la production de la T03 dans son usine polonaise dès le mois de mars 2025.

L’avenir d’autres modèles développés conjointement par ces deux entreprises demeure incertain. Parmi eux, le SUV B10 pourrait potentiellement voir le jour si une solution alternative est trouvée. Des discussions sont actuellement en cours pour transférer l’assemblage en Espagne, où les conditions fiscales et réglementaires pourraient être plus favorables. Toutefois, aucune décision définitive n’a encore été prise.

Cet épisode met en lumière la volonté de l’Europe de protéger son industrie automobile locale face à la concurrence croissante des constructeurs asiatiques. Bien qu’elle soit motivée par des objectifs environnementaux louables, cette approche risque de priver les consommateurs d’une option abordable dans le domaine des véhicules électriques. Il semble donc que l’accès à une citadine électrique sous les 15 000 € restera encore un rêve pour beaucoup.

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