Le secteur des transports en Europe représente un défi majeur pour la transition écologique. En effet, il est à l’origine de 25 % des émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Depuis 1990, ces émissions ont augmenté de manière significative, principalement en raison du transport routier. En réponse, l’Union européenne a décidé d’interdire la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035. Toutefois, certaines exemptions accordées aux petits constructeurs soulèvent des questions sur les inégalités sociales liées à cette mesure.
Une clause de réexamen prévue pour 2026 pourrait étendre ces exemptions, renforçant ainsi une perception d’injustice sociale. Cela met en lumière la nécessité d’intégrer une dimension de justice sociale dans les politiques environnementales afin de garantir leur acceptabilité par tous.
Le transport routier occupe une place centrale dans les efforts de réduction des émissions de carbone. Avec une augmentation de 23 % depuis 1990, il est devenu un secteur critique pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. L’interdiction des voitures thermiques à partir de 2035 constitue donc une étape décisive dans cette trajectoire. Cette mesure vise non seulement à limiter les émissions mais aussi à promouvoir des solutions alternatives plus durables.
Cependant, l’impact des transports routiers varie considérablement selon les modes de déplacement. Par exemple, le transport maritime et fluvial a réussi à réduire ses émissions de 18 %, tandis que le ferroviaire a accompli une baisse impressionnante de 73 %. Ces données montrent qu’il existe déjà des exemples réussis de transition vers des systèmes de transport moins polluants. Malgré cela, le transport routier reste le principal contributeur aux émissions, ce qui explique pourquoi il est au centre des attentions des décideurs européens.
Si les mesures visent principalement des objectifs environnementaux, elles ne doivent pas ignorer leurs implications sociales. Les exemptions accordées aux petits constructeurs, bien qu’ayant un impact écologique négligeable, risquent de créer une fracture entre les catégories sociales. En effet, seuls les individus disposant de ressources financières importantes pourront continuer à s’offrir des véhicules thermiques fabriqués par ces marques artisanales.
Cette situation illustre une tendance plus large où les transitions écologiques peuvent être perçues comme favorisant les classes privilégiées. Une telle perception pourrait nourrir des discours critiques contre une « écologie punitive » ou réservée aux riches. La clause de réexamen de 2026 offre une opportunité de réévaluer ces exemptions et d’ajuster les politiques pour mieux prendre en compte les réalités sociales. Enfin, cette problématique rappelle l’importance de concilier les objectifs économiques, sociaux et environnementaux, comme le préconisait déjà le rapport « Notre avenir à tous » en 1987.