Un décor à couper le souffle, mais souvent masqué par les nuées. À une altitude impressionnante de 1536 mètres, les conditions climatiques jouent les trouble-fêtes. Dans cette région montagneuse, située à trente kilomètres à peine des plages ensoleillées, les températures peuvent chuter brusquement, transformant la course automobile en véritable défi. Les pilotes évoluent dans un paysage lunaire, enveloppé d’un froid glacial, où seules de rares ouvertures permettent d’admirer des panoramas grandioses. Ces instants fugaces rappellent combien la nature peut être imprévisible.
Les voitures semblent disparaître sous le voile des nuages. Lorsque l’hélicoptère annonce l’arrivée de la Toyota d’Elfyn Evans, la visibilité est réduite à presque rien. La Yaris noire est pourtant là, tout près, mais invisible aux yeux des spectateurs. Comme des ombres fantomatiques, ces bolides parcourent les sommets escarpés de Gran Canaria, guidés uniquement par les instructions du copilote et les marques blanches sur la route. Face à ce manque cruel de visibilité, Sébastien Ogier suggère l’utilité d’un affichage tête haute pour maintenir la concentration des équipages lors des passages les plus difficiles.
L'aventure humaine transcende les défis techniques. Six heures après ces moments mystérieux au sommet, le contraste est saisissant. Le village pittoresque de Lomo Magullo accueille les pilotes sous un soleil radieux, offrant un spectacle flamboyant. Les habitants, perchés sur leurs toits ou installés au bout de la rue transformée en impasse, vibrent au rythme des performances des voitures. Le frein à main tiré, les pneus crissant sur l'asphalte, créent une symphonie unique qui résonne dans cet environnement enchanteur. C'est ici que se révèle toute la magie du Rallye des Canaries : un mélange fascinant d'audace, de technique et de passion partagée avec les communautés locales.