Les anticipations concernant l'hégémonie des véhicules électriques chinois sur les marchés mondiaux ont été déjouées par des faits récents. En tête de ce phénomène, une chute significative des exportations qui bouleverse les projections initiales. En février 2025, un tournant marquant a vu la baisse des ventes internationales de voitures électriques chinoises atteindre 18 % par rapport à l'année précédente. Ce recul, particulièrement sensible en Europe avec une diminution de 30 % des importations, est attribué aux politiques commerciales européennes. Par exemple, la Belgique subit une baisse drastique de 41 % alors que le Royaume-Uni résiste mieux avec une diminution limitée à 2,9 %. Cette situation complexe contraste avec l'augmentation globale des ventes de voitures électriques en Europe.

Les mesures protectionnistes imposées par l'Union européenne semblent être un facteur clé dans cette dynamique. Des droits de douane allant jusqu'à 45 % sur certains modèles freinent considérablement les ambitions des constructeurs asiatiques. Ces barrières affectent différemment les marques : MG connaît une chute spectaculaire de 67 % avec seulement 2 260 immatriculations en février, tandis que BYD double ses volumes à 4 436 véhicules grâce à des taxes moins élevées. Aux États-Unis, la situation s'avère encore plus critique avec une chute de 97 % des importations dues à des droits de douane de 100 %. Cependant, certains marchés émergents comme le Mexique et l'Indonésie offrent des perspectives positives avec des croissances respectives de 623 % et 79 %.

Face à ces défis, les constructeurs chinois redessinent leurs stratégies pour contourner ces obstacles. BYD envisage la construction d'usines en Europe afin de se conformer aux exigences locales et de bénéficier d'une image "Made in Europe". D'autres entreprises comme MG ajustent leur offre vers des modèles hybrides, cherchant ainsi à répondre aux attentes des consommateurs tout en maintenant leur présence sur le marché. La bataille de l'électrique ne se joue donc pas uniquement sur le plan technologique mais également sur celui des perceptions culturelles et industrielles. L'Europe pourrait bien demeurer un bastion solide face à l'influence grandissante des acteurs asiatiques, témoignant de la force des industries locales et de l'engagement des consommateurs envers leur patrimoine automobile.