La ville de Narbonne poursuit ses efforts pour revitaliser le quartier historique avec l’opération « Bourg en lumière », initiée en 2017. Après plusieurs rénovations majeures dans la zone, la place Cassaignol est désormais au centre des attentions. Bien que le projet ait subi un retard d’un an pour des raisons archéologiques, il s’inscrit pleinement dans une démarche visant à harmoniser développement urbain et préservation patrimoniale. Ce chantier sera suivi par d’autres projets de rénovation, notamment pour les places Benjamin-Crémieux et des Jacobins.

Un Patrimoine Historique Révélé

Au cœur de cette transformation se trouve une découverte exceptionnelle. Des fouilles archéologiques ont permis de mettre en évidence des vestiges romains et médiévaux sous la placette Cassaignol. Ces découvertes ont contraint les urbanistes à adapter leur plan initial afin de protéger ce trésor culturel. Ainsi, des ajustements techniques ont été nécessaires pour préserver ces restes tout en assurant la modernité du lieu.

Les experts ont déterré des éléments significatifs, tels que des fondations de maisons antiques, des fragments de rues anciennes et même un four datant de plusieurs siècles. Ces trouvailles soulignent l’importance stratégique de ce site dans l’histoire locale. Pour éviter toute détérioration des vestiges, des solutions innovantes ont été adoptées, comme l’utilisation de béton plutôt que de gravier pour poser les pavés. Cette approche garantit une meilleure protection contre les infiltrations d’eau pluviale qui pourraient endommager les artefacts enfouis.

Une Transformation Végétale et Pragmatique

L’aménagement final de la place Cassaignol se concentre sur un concept mixte où végétalisation et accessibilité coexistent. En plus de son rôle culturel, cet espace deviendra un véritable poumon vert en plein centre-ville. Les autorités locales ont prévu une plantation variée comprenant des arbres emblématiques tels qu’un magnolia et un brachychiton, connu sous le nom d’arbre bouteille.

Dans cette perspective écologique, chaque détail a été soigneusement étudié. Là où l’enracinement profond serait impossible en raison des vestiges archéologiques, des espaces verts compensatoires seront créés. Parallèlement, la gestion du trafic a été repensée pour privilégier les piétons tout en permettant l’accès limité aux résidents locaux et aux cyclistes. Le stationnement automobile sera proscrit sur la placette afin de renforcer son caractère convivial et environnemental. Ce projet ambitieux, soutenu financièrement par l’État via le programme national "Cœur de ville", représente un investissement de près de 400 000 euros. Il reflète ainsi l’engagement communautaire et institutionnel en faveur d’un développement durable et respectueux du patrimoine.