Dans un avenir proche, la circulation en France sera marquée par une augmentation considérable des voitures-radar privées. D'ici 2025, leur nombre devrait atteindre 300 unités, soit trois fois plus qu'actuellement. Cette décision suscite une vive opposition de la part des défenseurs des automobilistes, qui dénoncent une mesure davantage motivée par des enjeux financiers que par des objectifs de sécurité. L’inefficacité apparente des radars sur la mortalité routière alimente également les critiques.
Les statistiques montrent que malgré l'augmentation des contrôles et la réduction des vitesses maximales autorisées, le nombre de décès reste stable depuis plus d'une décennie. En revanche, ces dispositifs génèrent des revenus substantiels pour l'État, ce qui alimente les suspicions concernant leurs véritables motivations.
Face à cette multiplication des contrôles automatiques, une contestation croissante émerge au sein de la communauté des automobilistes. Pierre Chasseray, représentant de l'association 40 Millions d'Automobilistes, qualifie cette initiative de "plan de croissance" destiné uniquement à engranger des profits. Selon lui, cette approche néglige les véritables problèmes de sécurité routière.
Le système actuel repose sur des amendes reçues après coup, ce qui ne permet pas aux conducteurs de corriger immédiatement leur comportement. Cette méthode est perçue comme injuste, car elle n'encourage pas directement un changement de comportement au moment du dépassement de vitesse. De plus, certains craignent que des infractions mineures ne soient sanctionnées avec trop de sévérité, tandis que des dangers plus graves restent impunis. Par exemple, un conducteur roulant légèrement au-dessus de la limite pourrait être pénalisé, alors qu'un individu sous l'emprise de substances illicites pourrait passer inaperçu.
Les données indiquent que malgré l'intensification des mesures de contrôle, la mortalité routière demeure stable depuis plusieurs années. Ce constat soulève des interrogations quant à l'efficacité réelle des radars dans la prévention des accidents mortels. Les experts suggèrent qu'il serait peut-être temps de recentrer les efforts sur d'autres facteurs clés, tels que la conduite sous influence ou les distractions au volant.
En outre, les calculs réalisés par la Ligue de Défense des Conducteurs révèlent que chaque voiture-radar privée rapporte environ 390 000 euros annuellement à l'État. Avec une flotte totale de 300 véhicules, cela signifie un potentiel gain colossal de près d'un milliard d'euros. Cela renforce les accusations selon lesquelles ces initiatives sont avant tout guidées par des considérations économiques. Ainsi, la question se pose : jusqu'à quel point ces systèmes de contrôle contribuent-ils réellement à améliorer la sécurité des routes ? Une refonte stratégique semble nécessaire pour aligner ces politiques sur les besoins réels des usagers de la route.