Dans une affaire révélant un détournement massif de fonds destinés à des œuvres sociales, une trésorière d'une association pour personnes handicapées dans le Val-d'Oise a été jugée et condamnée. Cette femme de 49 ans, qui gérait les comptes du Comité Social et Économique (CSE), a utilisé plus de 600 000 euros pour financer ses propres dépenses luxueuses. L'affaire a éclaté suite aux investigations de l'Urssaf, qui ont révélé un manque financier correspondant à deux années de budget. La présidente de l'association APAJH avait exprimé ses doutes quant à la gestion des ressources disponibles, mais ses demandes d'accès aux comptes avaient été rejetées.
Les faits remontent à l'an dernier, lorsque les soupçons se sont accumulés autour de la gestion opaque des fonds sociaux. Arlette Giraud, présidente de l'APAJH, avait remarqué une réduction drastique des prestations offertes aux salariés. En effet, bien que certains chèques vacances fussent distribués, d'autres avantages étaient presque inexistant. Les vérifications menées par l'Urssaf ont confirmé ce que beaucoup redoutaient : un montant colossal de 660 000 euros avait disparu des comptes du CSE. Ces fonds avaient été utilisés pour des achats extravagants tels que des bijoux, des vêtements haut de gamme, des appareils multimédias, ainsi que des voyages et véhicules coûteux.
Lors de son procès devant le tribunal judiciaire de Pontoise, l'accusée a tenté de justifier ses actions en parlant d'achats compulsifs. Son avocate a plaidé une diminution de discernement due à des troubles liés à son état de santé. Toutefois, ces arguments n'ont pas convaincu les juges. La trésorière a été condamnée à deux ans de prison avec sursis et à deux ans d'inéligibilité pour divers délits incluant faux, usage de faux, blanchiment et abus de confiance. De plus, elle doit rembourser près de 627 520 euros au CSE et 117 842 euros à l'APAJH, cette dernière ayant déjà payé les corrections exigées par l'Urssaf.
Cet épisode met en lumière non seulement l'importance d'une gestion transparente des finances au sein des associations, mais aussi la nécessité de mettre en place des mécanismes rigoureux de contrôle interne. En dépit de la sanction prononcée, les conséquences financières et morales de cet acte demeureront longtemps présentes pour l'APAJH et ses bénéficiaires.