Le constructeur de véhicules électriques, Tesla, se trouve dans une situation délicate, confronté à une amende s'élevant à plus de 200 millions de dollars. Cette condamnation fait suite à un accident fatal impliquant une Tesla Model S utilisant le système Autopilot, remettant en question la responsabilité de la conduite autonome dans de tels incidents. La tragédie survenue en 2019 a mis en lumière l'urgence d'établir un cadre juridique clair pour ces technologies émergentes.
Les litiges découlant d'accidents liés à la conduite autonome sont relativement récents, et le système judiciaire peine souvent à s'appuyer sur des précédents établis. C'est peut-être la raison pour laquelle cette affaire, consécutive à un accident survenu il y a six ans, a nécessité un temps considérable pour aboutir à un verdict. En avril 2019, en Floride, une Tesla Model S a violemment percuté un Chevrolet Tahoe, causant le décès de la conductrice, Naibel Benavides Leon, et blessant gravement son passager, Dillon Angulo.
Dans cette affaire aux multiples facettes, le jury a statué sur un partage des responsabilités : deux tiers pour le conducteur du véhicule Tesla et un tiers pour le fabricant, Tesla, concepteur du système Autopilot. Les plaignants ont argué que le véhicule n'avait pas réagi de manière adéquate, omettant de ralentir, de freiner ou d'éviter la collision. Les proches de la victime et le passager blessé se verront attribuer un montant total de 329 millions de dollars, dont une part significative sera assumée par Tesla.
L'histoire ne s'arrête pas là, car Tesla a d'ores et déjà annoncé son intention de faire appel de cette décision. Le constructeur texan estime que ce jugement pourrait freiner les progrès en matière de sécurité automobile et entraver l'innovation dans le domaine de la conduite autonome. Tesla insiste sur la responsabilité du conducteur, arguant qu'il roulait à une vitesse excessive et sans l'activation de l'Autopilot. Ce procès historique devrait façonner l'avenir des régulations concernant la conduite autonome, tant aux États-Unis qu'à l'échelle internationale, en établissant des précédents cruciaux sur la distribution des responsabilités entre l'humain et la machine en cas d'accident. La pertinence de se baser sur un événement vieux de six ans, à l'ère de l'évolution technologique rapide, reste cependant une question ouverte, soulignant la difficulté de juger des systèmes en constante amélioration.