Le marché des véhicules électriques connaît une dynamique marquée par des fluctuations significatives. À la fin de l'année 2024, un pic d'immatriculations a été observé en raison de délais stricts pour bénéficier des anciennes subventions favorables. Cette période a vu une augmentation remarquable de 59 % des immatriculations, portant la part des voitures électriques à 25 %. Toutefois, après cette date limite, les statistiques ont connu un repli, avec une baisse globale de 2 % sur le mois entier, ramenant leur part à 18 %. Ce mouvement reflète une demande fluctuante influencée par les incitations financières.
Les progrès notoires se dessinent surtout dans le secteur des flottes professionnelles. En effet, ce segment affiche une progression robuste de 41 %, consolidant ainsi une part de marché atteignant 20 %. Par contraste, les ventes aux particuliers, qui représentent encore plus de la moitié des immatriculations de voitures électriques, accusent un recul de 29 %. Cette tendance pourrait s'expliquer par le programme de leasing social introduit l'an dernier, spécifiquement destiné aux consommateurs individuels. Sur le plan des performances commerciales, plusieurs marques tirent leur épingle du jeu, comme Renault grâce notamment au succès de sa nouvelle gamme incluant la Renault 5, ou encore Citroën avec son modèle ë-C3 en tête des préférences. D'autres constructeurs tels que Skoda, Hyundai et DS montrent également des croissances solides, bien qu'à des volumes moins importants.
L'émergence du marché de l'occasion électrique souligne à la fois des opportunités et des défis. Depuis 2019, les professionnels de la revente automobile constatent une augmentation progressive des modèles électriques disponibles. Cependant, ces véhicules mettent en moyenne 147 jours à trouver preneur, contre seulement 101 jours pour leurs homologues thermiques. Les voitures électriques récentes, âgées de moins de trois ans, nécessitent généralement plus de temps pour être écoulées, tandis que celles de trois à cinq ans se vendent plus rapidement. Les petites citadines rencontrent également plus de succès que les modèles de segments supérieurs. De manière intéressante, certaines régions françaises comme l'Île-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes présentent des délais de vente plus courts que la moyenne nationale, indiquant une sensibilité géographique des acheteurs potentiels.
Au-delà des chiffres, cette analyse révèle un marché automobile électrique en pleine mutation. Bien que les fluctuations soient importantes, elles témoignent d'une adaptation progressive des consommateurs et des professionnels face aux évolutions technologiques et réglementaires. La diversité des segments et des offres montre une capacité d'innovation et une volonté collective de répondre aux enjeux environnementaux tout en respectant les attentes économiques des clients.