Le salon automobile de Shanghai, qui se poursuit jusqu’au 2 mai, a révélé une avancée majeure dans l’industrie automobile chinoise. Les constructeurs locaux ont présenté des véhicules électriques (VE) équipés de prolongateurs d’autonomie, visant à conquérir les marchés européens et américains. Ces modèles, dotés d’une autonomie dépassant les 1000 kilomètres grâce à la technologie EREV (Extended-Range Electric Vehicle), combinent batterie électrique et générateur à essence. Malgré un succès limité en Europe avec BMW i3, cette innovation pourrait redéfinir les standards du secteur automobile.
Les nouveaux modèles chinois présentés à Shanghai repoussent les frontières de ce que peut offrir une voiture électrique. Grâce à l’intégration d’un système appelé « range extender », ces véhicules conservent leur mode de fonctionnement 100 % électrique tout en utilisant une petite quantité d’essence pour recharger la batterie si nécessaire. Cette solution hybride permet ainsi d’allonger considérablement leur autonomie, atteignant parfois plus de 1000 km.
Avec cette approche, les constructeurs chinois comme BYD et Leapmotor proposent une alternative convaincante aux véhicules tout-électriques classiques, qui peuvent souffrir de limitations en termes de distance parcourue. Contrairement à la BMW i3, lancée il y a près de dix ans mais n’ayant pas rencontré le succès espéré, ces nouvelles générations de voitures intègrent des technologies améliorées et répondent mieux aux attentes des consommateurs européens et mondiaux. Le marché européen, bien que lent à adopter l’électrification complète, semble prêt à accueillir ces innovations, notamment dans un contexte où les solutions de transition sont recherchées.
Au-delà de l’Europe, les ambitions des constructeurs chinois s’étendent également vers le marché américain. Stellantis, Volkswagen et d’autres géants automobiles explorent déjà des collaborations avec des partenaires asiatiques pour introduire des versions adaptées de leurs modèles populaires, tels que le Ram 1500 ou encore des SUV spécialement conçus pour répondre aux besoins locaux. Cela illustre une tendance croissante où les entreprises occidentales s’appuient sur l’expertise technologique chinoise pour tester de nouvelles approches commerciales.
Cependant, les incertitudes demeurent concernant l’avenir des véhicules EREV, particulièrement en Europe, où une réglementation stricte prévoit que toutes les voitures neuves doivent être 100 % électriques d’ici 2035. Cette contrainte soulève des interrogations chez certains acteurs industriels, comme Holger Klein de ZF, qui mettent en avant la nécessité d’une clarification rapide pour éviter des investissements inutiles dans des infrastructures obsolètes. En attendant une résolution législative, les marques européennes continuent d’utiliser leurs alliances stratégiques avec les constructeurs chinois afin de naviguer dans cet environnement en mutation constante.