Tesla, le géant de l'automobile électrique, a récemment annoncé un changement majeur dans sa stratégie d'intelligence artificielle. Le projet interne de supercalculateur, baptisé Dojo, est officiellement mis en veilleuse au profit d'une collaboration renforcée avec des partenaires technologiques externes. Cette réorientation stratégique vise à accélérer le développement de ses systèmes d'IA pour les véhicules autonomes et la robotique, en s'appuyant sur des solutions éprouvées et performantes du marché.

Ce pivot, bien que marquant la fin d'une initiative ambitieuse lancée en 2021, ne signifie pas un abandon des objectifs de Tesla en matière d'IA. Au contraire, il s'agit d'une démarche pragmatique pour optimiser les ressources et garantir que l'entreprise reste à la pointe de l'innovation. En choisissant d'intégrer les technologies de leaders du secteur, Tesla entend surmonter les défis techniques et financiers que représentait le développement d'une architecture de supercalculateur entièrement propriétaire, tout en progressant rapidement vers la réalisation de ses ambitions en matière de conduite entièrement autonome et de robots humanoïdes.

L'abandon de Dojo et le virage stratégique de Tesla

Tesla a décidé de mettre fin au projet de son superordinateur interne, Dojo, qui était destiné à former les intelligences artificielles de l'Autopilot et du robot Optimus. Cette décision marque un tournant stratégique majeur pour l'entreprise, qui avait pourtant investi des années dans ce projet ambitieux. L'objectif initial de Dojo était de traiter d'énormes volumes de données visuelles provenant des véhicules Tesla afin d'améliorer leurs capacités d'autonomie. Cependant, malgré les efforts et les investissements, les solutions internes n'ont pas atteint le niveau de performance escompté, notamment face aux technologies déjà matures de concurrents comme Nvidia. L'abandon de Dojo s'inscrit dans une logique d'optimisation des ressources et de concentration sur des solutions plus efficaces et rapides à mettre en œuvre.

Cette réorientation stratégique implique un renforcement des partenariats avec des acteurs technologiques externes majeurs. Tesla va désormais s'appuyer sur l'expertise de Nvidia, AMD et Samsung pour le développement de ses systèmes d'intelligence artificielle. Par exemple, l'entreprise prévoit d'utiliser des GPU Nvidia H100 et H200 pour son nouveau superordinateur Cortex à Austin. De plus, un accord substantiel de 16,5 milliards de dollars a été signé avec Samsung pour la production des futurs processeurs AI6 jusqu'en 2033, avec la construction d'une usine dédiée au Texas, ce qui témoigne d'une volonté de maîtriser la chaîne d'approvisionnement et de réduire la dépendance vis-à-vis de l'étranger. Cette approche collaborative permettra à Tesla de bénéficier des avancées technologiques les plus récentes et d'accélérer le déploiement de ses innovations.

Une nouvelle ère pour l'intelligence artificielle chez Tesla

La fin de Dojo ne signifie pas un ralentissement des ambitions de Tesla en matière d'intelligence artificielle, mais plutôt une évolution de sa stratégie. L'entreprise se tourne résolument vers une approche plus ouverte, en intégrant les meilleures technologies disponibles sur le marché pour propulser ses projets d'IA. Cette transformation est essentielle pour atteindre l'objectif de développer une conduite entièrement autonome, une promesse que Tesla s'efforce de concrétiser depuis plusieurs années. En s'appuyant sur des infrastructures informatiques plus robustes et des partenariats stratégiques, Tesla espère surmonter les défis techniques complexes liés à l'apprentissage automatique et à la reconnaissance visuelle en temps réel.

Le nouveau superordinateur Cortex, basé à Austin et intégrant plus de 100 000 GPU Nvidia, illustre parfaitement cette nouvelle direction. Un autre centre de données est déjà opérationnel à Memphis, soulignant l'engagement de Tesla à construire une infrastructure d'IA de pointe. Au-delà du matériel, Tesla continue d'investir dans le développement de ses puces maison, comme en témoigne le partenariat avec Samsung pour les processeurs AI6 et l'implication de TSMC pour l'AI5. Cette double approche, combinant l'utilisation de technologies externes de pointe et le développement de composants propriétaires, positionne Tesla de manière unique dans la course à l'intelligence artificielle. L'entreprise est déterminée à accélérer la mise au point d'un système FSD (Full Self-Driving) véritablement autonome, offrant ainsi une expérience de conduite révolutionnaire et sûre à ses utilisateurs.