La question de l'adoption des véhicules électriques, face aux motorisations thermiques traditionnelles, soulève des interrogations complexes, notamment en matière d'impact environnemental. Une étude scientifique, commanditée par l'Office fédéral suisse de l'énergie (OFEN) et menée par le cabinet Infras en 2022, apporte des éclaircissements cruciaux. Les résultats, publiés à l'automne 2024, démontrent qu'une transition vers l'électrique est écologiquement bénéfique dans une écrasante majorité de situations. Pour neuf voitures sur dix fonctionnant à l'essence ou au diesel, leur remplacement par un modèle électrique de taille équivalente entraînerait une diminution significative des émissions de CO2. Seule une fraction minime du parc automobile suisse, correspondant à moins de 7% des véhicules avec un faible kilométrage annuel, pourrait justifier de conserver une motorisation thermique.

Cependant, l'étude met exclusivement l'accent sur les retombées environnementales, laissant de côté les aspects financiers pour l'utilisateur. Il est apparu que l'OFEN a hésité à divulguer ces conclusions, craignant que le public perçoive la recommandation en faveur des véhicules électriques comme élitiste ou politisée. Dans le contexte économique actuel, l'idée de remplacer un véhicule thermique, même ancien, peut sembler déconnectée des réalités pour de nombreux automobilistes. La décision de passer à l'électrique devrait plutôt être guidée par l'usage quotidien du véhicule. Les voitures électriques sont particulièrement avantageuses pour les trajets urbains ou périurbains, et il est généralement admis qu'un seuil d'environ 10 000 kilomètres parcourus par an rend le véhicule électrique plus rentable financièrement qu'une voiture thermique.

Pour une utilisation mixte, combinant trajets urbains et extra-urbains, l'intérêt économique du véhicule électrique ne se manifeste qu'au-delà de 25 000 kilomètres annuels, en raison de leur coût d'acquisition plus élevé. Ce chiffre dépasse largement la moyenne française, estimée à environ 12 000 kilomètres par an par le Ministère de l'Écologie. Cela souligne l'importance d'une évaluation personnalisée avant de franchir le pas vers la mobilité électrique, en tenant compte des habitudes de conduite et des contraintes budgétaires de chacun.

Le chemin vers une mobilité plus durable est semé d'opportunités et de défis. L'engagement vers les véhicules électriques représente un pas significatif pour l'environnement, mais il est essentiel que cette transition soit juste et accessible à tous. La compréhension des avantages écologiques doit s'accompagner d'une prise en compte des réalités économiques individuelles, afin d'assurer une adoption équitable et efficace. En cultivant une approche équilibrée et en soutenant l'innovation, nous pouvons construire un avenir où la technologie et le respect de l'environnement progressent main dans la main, pour le bien-être de notre planète et des générations futures.