Le déploiement du système CarPlay Ultra d'Apple rencontre des obstacles inattendus. Malgré sa présentation ambitieuse en 2023, visant à transformer radicalement l'interaction numérique au sein des véhicules, l'adoption par les grandes marques automobiles est restée marginale. En 2025, la majorité des acteurs majeurs du secteur automobile ont préféré se détourner de la solution proposée par la firme de Cupertino, privilégiant le développement de leurs propres systèmes intégrés. Cette tendance souligne la volonté des constructeurs de préserver leur indépendance technologique et de maîtriser pleinement l'expérience utilisateur dans l'habitacle.

Les Géants de l'Automobile Résistent à l'Hégémonie d'Apple

Depuis son dévoilement en 2023, le système CarPlay Ultra d'Apple, conçu pour une intégration plus profonde de l'écosystème Apple dans les véhicules, peine à convaincre l'industrie automobile. Alors que l'objectif était une large adoption dès 2024, le marché reste majoritairement réticent en 2025. Seule la prestigieuse marque Aston Martin a récemment annoncé son intention d'intégrer cette technologie novatrice.

Pourtant, un rapport approfondi du Financial Times révèle que plusieurs constructeurs initialement pressentis pour l'intégration de CarPlay Ultra ont revu leur position. Des acteurs majeurs comme Mercedes, Audi, Volvo et Polestar ont choisi de ne pas poursuivre l'aventure. Renault, une marque française de premier plan, aurait même explicitement rejeté l'initiative d'Apple, affirmant sa détermination à protéger l'intégrité de ses propres systèmes embarqués. De leur côté, des groupes comme Ford et Nissan adoptent une attitude évasive, refusant de commenter publiquement leurs plans à ce sujet.

Cette résistance s'explique principalement par le désir farouche des constructeurs de conserver la pleine maîtrise de leurs interfaces et de leurs logiciels. Au-delà de la simple fonctionnalité de navigation ou de communication, l'interface numérique du véhicule représente un enjeu stratégique crucial pour l'image de marque et la monétisation future des services. Par exemple, General Motors a même pris la décision radicale de supprimer complètement CarPlay de ses modèles, préférant investir dans ses propres solutions logicielles.

Le système CarPlay Ultra est pourtant très attrayant sur le papier. Il vise à offrir une expérience Apple homogène et plus immersive à bord des voitures, gérant non seulement la navigation et la musique, mais aussi des fonctionnalités avancées comme la climatisation, les compteurs de bord et l'éclairage d'ambiance. Apple souligne que la présence de CarPlay est un critère d'achat essentiel pour une part significative des automobilistes américains. Cependant, l'intégration complète que propose CarPlay Ultra – où l'iPhone prend le contrôle de multiples fonctions du véhicule – semble perçue comme une menace par certains constructeurs.

Néanmoins, la résistance n'est pas unanime. Porsche maintient son projet d'adopter CarPlay Ultra pour ses futurs modèles. De plus, des marques asiatiques comme Kia, Hyundai et Genesis, bien qu'absentes des annonces initiales d'Apple, ont clairement exprimé leur intention d'intégrer ce type de technologie, signalant une division dans l'approche de l'industrie face à l'avancée des géants technologiques.

Cette situation met en lumière un bras de fer en cours entre les géants de la technologie et les constructeurs automobiles. Alors que les consommateurs apprécient la familiarité et l'intégration des écosystèmes numériques comme celui d'Apple, les constructeurs s'efforcent de protéger leur souveraineté technologique et leurs futures sources de revenus, transformant l'habitacle de la voiture en un nouveau champ de bataille pour le contrôle des données et de l'expérience utilisateur.