L'acquisition d'une automobile d'occasion peut parfois réserver des surprises désagréables. Pour un automobiliste nommé Vlad, l'achat récent d'une Tesla Model S a rapidement viré au cauchemar, le mettant à la merci de l'ancien propriétaire qui, de manière inattendue, avait conservé la maîtrise du véhicule à distance. Cette situation ubuesque met en lumière les défis inhérents à l'ère des véhicules connectés, où la propriété physique ne garantit plus un contrôle exclusif. L'histoire, aussi invraisemblable qu'elle puisse paraître, dépeint un harcèlement numérique persistant et la quête astucieuse d'un individu pour restaurer son droit à la jouissance paisible de son bien.
Dans le domaine des véhicules intelligents, la simple transaction de vente ne garantit pas toujours une coupure totale des liens numériques avec l'objet. C'est ce que Vlad a tristement découvert après l'acquisition de sa Tesla Model S d'occasion. Il s'est vite rendu compte que l'ancien possesseur détenait encore une connexion à distance via l'application de la marque. Cette intrusion s'est manifestée par des incidents pour le moins perturbants : des limitations de vitesse inopinées à 80 km/h, une climatisation activée à fond au cœur de la nuit, ou encore un klaxon retentissant sans fin pendant une demi-heure. Ces actions malveillantes, dont les motivations restent obscures, visaient clairement à rendre la vie impossible au nouveau propriétaire.
De surcroît, la voiture était bloquée en mode Valet, une fonctionnalité censée restreindre les performances du véhicule. Ce mode imposait une vitesse maximale de 113 km/h, bridait l'accélération, verrouillait la boîte à gants et le coffre avant, limitait l'utilisation du système de navigation, désactivait les commandes vocales, empêchait la lecture des messages texte et, plus problématique encore, entraînait une décharge anormale de la batterie, perdant jusqu'à 60 % de son autonomie par jour, même à l'arrêt. C'était comme disposer d'une application payante en version gratuite, avec la majorité des fonctionnalités inaccessibles.
Face à cette série d'événements aberrants, Vlad a d'abord cherché une solution pacifique, sans succès. Il a alors décidé de passer à l'offensive. Sa riposte fut méthodique et ingénieuse. Il a commencé par exploiter la connexion toujours active de l'ancien propriétaire pour recharger gratuitement sa Tesla sur les bornes Supercharger. En quelques semaines, la facture pour ces recharges s'élevait à 250 euros, directement imputée à celui qui s'était délecté de saboter le quotidien de Vlad. Mais sa détermination à reprendre le contrôle total de son véhicule ne s'arrêtait pas là. Il s'est obstiné à trouver le code PIN du mode Valet, le déverrouillant après avoir essayé pas moins de 4 000 combinaisons différentes, libérant ainsi le véhicule de toutes les restrictions imposées.
Grâce aux données enregistrées dans le système de navigation de la voiture, Vlad a pu localiser l'adresse de l'ancien propriétaire, puis, par des recherches simples sur internet, obtenir son nom, son numéro de téléphone et même celui de sa conjointe. Il lui a alors adressé un message sans équivoque, expliquant que le véhicule n'avait pas été correctement réinitialisé, qu'il avait accès à toutes ses informations personnelles et qu'il serait judicieux de régulariser la situation sans délai. Le harcèlement a cessé instantanément, confirmant l'efficacité de cette démarche.
Cette situation rocambolesque souligne l'importance cruciale de la gestion des données et des accès à distance lors de la vente de véhicules connectés. Il est impératif pour les propriétaires de s'assurer que toutes les liaisons numériques sont rompues et que les paramètres sont réinitialisés aux valeurs d'usine avant de céder leur automobile. Sans ces précautions, de simples transactions peuvent rapidement se transformer en épisodes de surveillance ou de perturbation, affectant la tranquillité et la sécurité des nouveaux acquéreurs.